Les carnets secrets - Marc Fayet: «Pogacar... le Merckx du XXIème siècle»
Marc Fayet, vous connaissez ? Vous avez déjà pu le découvrir et le lire il y a quelques temps déjà sur Cyclism'Actu ! Marc Fayet est donc de retour avec sa chronique ou plutôt sa rubrique "Les carnets secrets". Pour rappel, Marc Fayet, né en 1961, est un homme du théâtre et de la scène. Acteur et metteur en scène mais aussi passionné de vélo. Marc s'est toujours investi : il écrit, commente, agit autant qu'il le peut dans le cyclisme, notamment sur le Tour du Finistère dont il est aujourd'hui et depuis 2021, le président du comité d'organisation. Marc Fayet et "ses" carnets secrets, ce sera désormais à retrouver régulièrement sur Cyclism'Actu.
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"Le titre du dernier tube en carbone de l’été... "
C’est le titre du dernier tube en carbone de l’été cycliste 2023. Le refrain en est : Vas-y Jumbo visse-moi, Vas-y Jumbo visse-moi moi moi ! Les couplets, on s’en fiche, ils ne racontent pas grand-chose, juste l’histoire d’une cohorte de coureurs qui doivent effectuer l’Auvergne Rhône Alpes Tour Laurent Wauquiez, mais avec un peu de Pyrénées quand même par fidélité traditionnelle. Mais outre ce détail historique, il est surtout question dans cette chanson de gestes molletières de 8 bourdons en jaune et noir qui forment un petit essaim qu’on souhaite très sains et qui roulent, roulent et re-roulent encore en tête d’une armée de moustiques qui voudraient piquer mais qui piquent peu (Seul Victor l’a fait).
N’en déplaise à quelques grands puristes du cyclisme passé, présent, futur et d’anticipation qui se montrent interdits devant des tactiques qu’ils jugeraient incompréhensible, il est toutefois évident qu’en ces temps guerriers il n’y a qu’une stratégie payante (Et qui coûte cher en personnels) c’est le vissage universel (Vissage sur le plat, sur l’ondulé et même dans le dur). Cette technique selon les manuels du bricoleur éclairé et qui doit se trouver sur tout bon Tuto tient à ce procédé que l’on croyait d’un autre temps : Prenez 8 moteurs préparés à la perfection, demandez-leur d’entourer leur leader qui pèse un sac de plumes et faites-les rouler longtemps et de plus en plus vite.
"Ce petit gamin c’est le numéro 1 des coureurs mondiaux"
Vous aurez ainsi l’effet de l’essoreuse à 1000 tours minute dans laquelle 21 équipes s’y trouvent enfermées en espérant perdre le moins de couleur possible, car il faut reconnaître que ces Jumbo ne se préoccupent pas du programme. Pour eux ce n’est ni éco, ni textiles délicats, ni coton et ni blanc, c’est pareil pour tout le monde, et tant pis si ça ne plaît pas et ne comptez pas qu’ils y rajoutent de l’assouplissant ou des produits à vertu Hypoallergénique. Ils s’en foutent de l’intolérance dermatologique, physiologique et psychologiques, ils se font la peau et chacun la sienne.
Mais j’exagère, j’affirme que c’est le même bain pour 21 équipes, mais ce n’est pas tout à fait juste, 21 équipes moins 1 gosse… Ce petit gamin c’est le numéro 1 des coureurs mondiaux, Le Merckx du XXIème siècle, le cannibale avec le sourire en plus, le plaisir en plus, l’insouciance en plus, l’envie de jouer en plus.
â±ï¿½'� 8’’ is the gap on the finish line between @TamauPogi and Jonas Vingegaard.
— Tour de France™ (@LeTour) July 9, 2023
â±ï¿½'� 8’’ reprises pour @TamauPogi sur la ligne d’arrivée !#TDF2023 pic.twitter.com/wNrpoN7BmR
"Ce sera Pogi, le Slovène... "
En un mot, juste un prodigieux prodige qui a décidé qu’on ne le laverait pas comme les autres et que s’il le décidait, il prendrait plutôt une douche, en tournant le pommeau sur les bourdons pour les effrayer, car ces bestioles n’aiment pas prendre l’eau ou seulement dans leurs bidons à sirop de cétones. Et si ce blanc mec est dans la machine, il s’en fiche du programme puisqu’il voudrait bien que le maillot du jaune As qu’on appelle Jonas déteigne sur le sien qu’il trouve trop blanc pour se couvrir d’un jaune royal, aussi lisse et flatteur qu’un bon miel d’abeilles ce qui pourrait déprimer les bourdons.
En conclusion, puisque nous n’avons, toutes nations confondues, qu’à en soutenir un en particulier parce qu’il est le seul capable de leur tenir tête et jambe, ce sera Pogi, le Slovène. Ainsi, n’ayant plus peur de ces éléphants volants nous pourrons en imitant son petit sourire amusé, reprendre en cœur avec lui le refrain de juillet : Vas-y Jumbo visse-moi ! Vas-y Jumbo visse-moi moi moi !