Tour du Piémont - Powless: «Le Lombardie ? J'espère pouvoir récupérer à temps»
Auteur d'une saison 2024 compliquée notamment en raison de problèmes au genou, Neilson Powless ne traversait clairement pas la meilleure période de sa carrière mais a enfin vu le bout du tunnel ce jeudi en remportant le Tour du Piémont, son premier succès depuis février 2023 et L'Étoile de Bessèges. Et quelle victoire ! L'Américain d'EF Education-EasyPost a réalisé un raid en solitaire de 42 km, un numéro digne du champion du monde Tadej Pogacar - toute proportion gardée - qui le rendait forcément très heureux après la ligne d'arrivée. "Est-ce pour cela que je suis cycliste ? Cent pour cent. Il n'y a pas beaucoup de sentiments comparables à cela", a-t-il expliqué en interview.
Vidéo - Le numéro de Neilson Powless sur le Gran Piemonte 2024
"Tellement heureux d'avoir laissé tous les mauvais moments derrière moi..."
"Tous les cyclistes travaillent très dur, toute l’année, en espérant que tout se mettra en place le jour où cela comptera. Je suis tellement heureux que cela ait fonctionné aujourd'hui (jeudi)", a poursuivi le natif de Sacramento avant de revenir sur le scénario assez fou du jour. "J'ai roulé par instinct, depuis la longue montée à soixante kilomètres de l'arrivée. C'est ensuite devenu très tactique, car nous étions une vingtaine de coureurs après la descente. Ils n'arrêtaient pas d'attaquer, personne ne travaillait. Nous étions deux, il fallait donc essayer quelque chose. J'ai demandé à Georg (Steinhauser, ndlr) d'intervenir lorsque Lidl-Trek a attaqué, mais j'ai riposté et ce fut le mouvement décisif. J'ai beaucoup regardé en arrière, pour être honnête. Je n'étais pas sûr de l'écart. J'ai tout donné. J'ai roulé un peu plus vite dans les montées et un peu plus lentement sur le plat, pour pouvoir le maintenir stable. Maintenant, je me sens incroyablement heureux. Je suis tellement heureux d'avoir laissé tous les mauvais moments derrière moi.
En délicatesse avec son genou, Neilson Powless a vécu une première partie de saison sans relief, avec plusieurs abandons, avant de traverser le Tour de France comme un fantome. Plus tranchant et de retour à un niveau bien plus digne de son potentiel depuis le mois d'août, le 4e de la dernière Coppa Bernocchi a donc concrétisé de justesse avant la fin de saison. "Le printemps ne s'est pas très bien passé pour moi. Mais ma famille a continué à me soutenir tout au long du processus de réadaptation, et alors même que j'étais toujours absent pour de longues séances d'entraînement, des camps d'entraînement et des courses. C'est incroyable ce que ma famille fait pour que je puisse poursuivre mon rêve. Aujourd’hui, cela porte ses fruits". De quoi rêver plus grand au départ du Tour de Lombardie samedi ? "Peut être. Je ne m'attendais pas à parcourir quarante kilomètres en solo aujourd'hui, alors j'espère pouvoir récupérer à temps", a-t-il conclu en riant.