Route - Plus de sécurité dans le vélo, OUI, mais comment ? Parole aux coureurs
Plus de sécurité dans le vélo, oui, mais comment ? Depuis la grave chute survenue sur la 4e étape du Tour du Pays basque, tout le monde en parle et s'interroge sur ce qu'il faut faire ! Journaliste à Eurosport, Colin Bourgeat, a contacté Cyclism'Actu pour nous faire part de sa vidéo : "La sécurité dans le peloton : la parole aux coureurs". Il nous a demandé de la relayer. "Suite à la multiplication des chutes graves dans le peloton ces dernières semaines, il me semblait important de donner la parole aux coureurs, les principaux concernés, explique Colin à Cyclism'Actu. Entendre ce qu’ils ont à dire, sur les causes de toutes ces chutes, et les solutions qu’ils veulent y apporter. C’est donc un panel de coureurs du peloton français (du neo pro au retraité, de la conti au World Tour) qui a répondu présent pour débattre sur le sujet."
Vidéo - La sécurité dans le peloton : la parole aux coureurs
Marc Madiot étudie les pistes potentielles pour freiner le nombre élevé d'accidents
Marc Madiot étudie les pistes potentielles pour freiner le nombre élevé d'accidents dans les pelotons. La situation l'interpelle, aussi le manager de la Groupama-FDJ demande-t-il plus de réflexion sur le sujet. A l'approche de Liège-Bastogne-Liège, il s'est livré sur la question dans le journal L'Equipe. Pour lui les organisateurs ne sont pas à blâmer - "ils font ce qu'il faut" - mais c'est le matériel qu'il faudrait repenser, en particulier les capteurs de puissance. "On a robotisé le coureur, tous sans s'en rendre compte, chez moi y compris. En course, tu ne devrais pas regarder ce qu'il se passe sur ton cadran", déplore-t-il. La solution ? "On le cache. Ça permettrait aussi d'avoir une certaine forme d'intelligence sur le vélo, parce qu'aujourd'hui on a fabriqué des robots qui n'ont plus aucune initiative."
"Il n'y a plus de marge de manoeuvre"
En ce qui concerne les oreillettes, Marc Madiot dit oui, mais "la même pour tous, c'est-à-dire une radio course qui annonce le danger". Dans les mots du dirigeant, le vélo en lui-même est aussi à revoir : "J'aurais envie de vous dire, il faut revenir aux freins à patins, ce serait l'idéal. Il y a un truc tout con qui peut être fait facilement, c'est la chasse du vélo (l'axe de direction). Aujourd'hui, les mecs sont droits sur les vélos, donc dès qu'il y a une aspérité, ils se la prennent en pleine gueule, il n'y a plus de marge de manoeuvre." Il ajoute : "Pourquoi ne pas demander à des ingénieurs, indépendants, d'un autre sport, qu'est-ce que vous feriez pour ralentir les vélos ? Et le guidon ? Ils sont de plus en plus restreints, refermés." L'ex-coureur évoque aussi la création d'une Super Licence, glanée seulement si un coureur a suffisament couru en Pro Series.
"On est un peu ridicules, pour être honnête"
Marc Madiot regrette une trop grande "prise de risques" et une véritable course à la technologie : "Et pourquoi pas des vélos plus lourds et moins aéro ? Je trouve qu'on est un peu ridicules, pour être honnête." Mais le manager regrette le peu d'acteurs qui s'en alarment, "il n'y a personne qui dit maintenant : stop". Et remet cette responsabilité sur les épaules du président de l'UCI David Lappartient. Quant à l'entité indépendante SafeR, chargée d'améliorer la sécurité des coureurs, Madiot n'y croit pas. "Il ne va rien se passer. On abîme notre sport, on met en avant des coureurs qui tombent, on les filme de près. On voit Van Aert et Vingegaard sur des brancards. Il y a des familles derrière. Vous vous rendez compte où on en est arrivés ?"