Paris 2024 - Michel Callot : «9... il faut s'imaginer ce que ça représente»
Comme à l'issue de chaque édition des Jeux olympiques, c'est l'heure de tirer les bilans pour les dirigeants de chaque fédération. Avec neuf médailles décrochées, dont trois en or, le cyclisme a clairement réussi ses JO de Paris 2024, malgré une seconde semaine décevante pour la piste (un seul podium). Président de la Fédération Française de Cyclisme (FFC), Michel Callot a dressé un premier bilan de cette quinzaine olympique pour le vélo tricolore.
Vidéo - Michel Callot... son bilan à chaud des JO 2024
#CyclismActu : Quelle ambiance pour Benjamin Thomas au Club France !🥇🇫🇷ðŸ˜
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) August 11, 2024
« Le vélo, partout & toujours ici », sur https://t.co/hItDtvxPXA�'♂�'�#Thomas #BenjaminThomas #ClubFrance #Paris2024 #Jeuxolympiques #franceolympique pic.twitter.com/jxHdJFsh5B
"Refaire le score d'Atlanta, une immense satisfaction et même aussi un soulagement"
L'équipe de France repart avec neuf médailles, comme à Atlanta. Le record n'est pas passé loin...
Michel Callot : C'est sûr que ça aurait été super d'avoir la dixième pour battre le record. Mais déjà neuf, il faut bien s'imaginer ce que ça représente. Atlanta, c'était il y a près de 30 ans maintenant. Le cyclisme s'est beaucoup internationalisé entre-temps. Comme dans les autres sports, la conquête des médailles devient de plus en plus compliquée. Refaire le score d'Atlanta ici, chez nous à Paris, pour moi c'est une immense satisfaction, et c'est même aussi un soulagement. On avait tellement envie d'apporter notre contribution à la performance de l'équipe de France. Elle va terminer dans les 5 premières nations, et le cyclisme aura une bonne part dans ce résultat avec ces 3 médailles d'or, 3 d'argent et 3 de bronze. C'est une fierté pour le sport cycliste d'être à ce niveau, chez lui. L'objectif est rempli.
Un très beau résultat d'ensemble, mais une deuxième semaine moins belle que lapremière...
Clairement, oui. On a eu 8 médailles en première semaine, et une en seconde, il n'y a pas photo. Malgré ça, cette 2e semaine a été l'occasion, avec notre 3e médaille d'or de Benjamin Thomas, d'assister à la consécration d'un champion accompli. Nos 3 médailles d'or, ce sont des champions qui ont été plusieurs fois champions du monde et dominé leur discipline pour trouver leur consécration à Paris. Ce sont vraiment des histoires importantes, qui sont belles pour le sport et le cyclisme en particulier.
"On a un afflux de demandes d'adhésion vers nos clubs"
Une réussite importante pour la conquête de nouveaux adhérents ?
Incontestablement, et encore plus pour les disciplines qui sont un peu moins médiatisées. Je pense par exemple au triplé du BMX, on a un afflux vers nos clubs de demandes d'adhésion. D'ailleurs, on va essayer d'en profiter pour lancer un plan de contrsuction de nouvelles pistes de BMX. C'est certain que les performances de nos athlètes nous permettra d'accéder à un certain nombre de programmes et d'attractivité par rapport, c'est sûr.
"La piste pas à la hauteur ? On a quand même une médaille d'or, il faut relativiser..."
Il y a eu beaucoup de moyens investis dans la piste, et les résultats ne sont pas à leur hauteur...
Effectivement, et ça c'est lié à notre histoire, aux équipements, au fait que l'Etat et les collectivités territoriales ont investi sur un tel équipement, nous amenant à y placer nos pôles olympiques. Naturellement, il y a plus de moyens mis sur la piste. Pour autant, en terme de qualité, ce qui a été déployé avec nos autres collectifs est tout aussi important. Florian Rousseau a veillé à ce que chaque staff de chacune des disciplines profite de toute l'expertise qui pouvait sortir des recherches. Dire que ça n'a pas porté ses fruits sur la piste, tout est relatif. On a quand même une médaille d'or, et quand vous voyez le nombre de sport en France qui vont malheureusement terminer sans aucune médaille... Je pense qu'il faut relativiser. Le plus important, ça reste d'avoir été chercher ces médailles dans nos cinq terrains de jeu représentés aux JO.
La déception, elle est en effet sur le sprint, il faut se le dire...
Faut-il repartir d'une feuille blanche concernant le sprint français sur la piste ?
En séparant le sprint et l'endurance en piste, on compte presque six collectifs, ce n'est donc pas illogique qu'il y ait un peu de déception quelque part... La déception, elle est en effet sur le sprint, il faut se le dire. Entre Tokyo et aujourd'hui, on a réussi à corriger beaucoup de choses dans nos collectifs, mais peut-être pas dans celui du sprint. Il faut repartir de l'avant, essayer de débriefer, de bien comprendre pourquoi on a bloqué à ce point-là (car c'est tout de même un blocage important) et comment on peut retrouver demain un sprint français à la hauteur de ce qu'il a pu être, car ça commence à remonter à pas mal d'années désormais.
Les sprinteurs ont parlé d'une olympiade très difficile vis à vis des changements de staff et autres... Quel est votre regard là-dessus ?
Le temps des bilans va venir, il faut analyser ça très précisément. Pour moi, il est important que chacun sache faire son autocritique. La fédération a forcément une responsabilité d'encadrement général, de mise en place de moyens et de dispositifs... mais je constate quand même aussi des états d'esprit différents entre nos collectifs. Et je crois que l'état d'esprit qui a été inculqué dans notre maison de performance ici dans les Yvelines a parfaitement entraîné l'ensemble de nos équipes de France de cyclisme, peut-être à l'exception de nos sprinteurs, et ça doit faire partie des débriefs.