Criterium de Saitama - M. Kittel, en terre de France
Par Alexis ROSE le 25/10/2014 à 14:30
Vidéo - Teaser 2014 Tour de France Saitama Criterium
La deuxième édition du Tour de France Saitama Critérium s'est déroulée sous un soleil de juillet, devant un public définitivement acquis à la cause de la Grande Boucle, pris de passion pour les acteurs majeurs du Tour qui ont fait le déplacement. Parmi eux, Marcel Kittel a poursuivi sa série victorieuse qui s'était interrompue sur les Champs-Elysées, en s'imposant au sprint devant Peter Sagan et Alexander Kristoff.
C'est un critérium, et un tour de ... force. Au Japon, on arrive à vivre juillet en octobre. Depuis leur arrivée dans l'archipel, les coureurs ont découvert Saitama sous le soleil qu'ils n'ont pas réellement goûté l'été dernier. Surtout, la ville s'est réellement habillée aux couleurs du Tour dès le petit matin, rappelant avec quelques nuances l'ambiance de la Grande Boucle : les maillots jaunes ou à pois fleurissent sur le bord des routes, les chasseurs d'autographes les mieux organisés de la planète assiègent l'hôtel des coureurs, et le bleu-blanc-rouge du champion de France a presque autant la cote qu'à domicile. "C'est impressionnant, s'étonne Arnaud Démare, plusieurs personnes m'ont même demandé de m'acheter mon maillot. Je n'aurais jamais pensé qu'il y aurait autant de monde pour s'intéresser au vélo ici, je suis bluffé". Même son de cloche du côté du tenant du titre Chris Froome, qui "retrouve une ambiance incroyable, on se rapproche de l'effervescence du Tour, mais c'est agréable de ne pas avoir la pression qui va avec !".
Le niveau d'exigence n'est certes pas aussi élevé au départ de la première course aux points au programme du Critérium, mais Froome ne se prive pas d'aller disputer un sprint pour y empocher quelques points, pendant que son futur coéquipier chez Sky Nicolas Roche prend le large. Sur les huit tours de circuit, le coureur irlandais ménage son effet en accumulant les points laissés par Alexander Kristoff, lui aussi parti à la chasse. Le Norvégien s'autorise même à lever les bras en franchissant le premier la ligne d'arrivée, mais c'est bien Roche qui s'impose au classement avec 4 unités d'avance. "C'est sympa de terminer la saison comme cela, puisque c'est ma dernière course avec le maillot de Saxo-Tinkoff. Cela a même un petit goût de victoire d'étape sur le Tour : j'ai la même musique sur le podium". Dans la deuxième course aux points, un autre chasseur d'étapes jusque-là insatisfait après son premier Tour décide de prendre la course à son compte. Particulièrement appliqué, Démare termine en contrôlant son rival Gatis Smukulis, et surtout en s'offrant un sprint victorieux devant Vincenzo Nibali. Mais le Picard avait une autre excellente raison de se réjouir à l'arrivée : "Nous sommes venus au Japon en famille, et je voulais absolument un bouquet pour l'offrir à ma maman, c'est son anniversaire aujourd'hui". Gozaimasu, peut-on dire en Japonais à Nadine, la maman radieuse et émue du champion.
C'est presque ensuite à un condensé de Tour de France que les spectateurs ont pu assister dans les 60 kilomètres de la course principale. Presque aussi entreprenant qu'il y a quelques mois en Angleterre et en France, Vincenzo Nibali a d'abord été le chef d'orchestre d'une petite échappée, dans laquelle se glissait également Rafal Majka, pour partir à la conquête d'un nouveau maillot à pois ! La tentative infructueuse était ensuite relayée à la mi-course par un mouvement qui emmenait notamment Jean-Christophe Péraud et Michael Rogers, victorieux à Bagnères-de-Luchon sur une initiative vaguement similaire. A trois tours de l'arrivée, le toujours remuant Nibali prenait seul la tête, poursuivi à une poignée de secondes par un groupe royal composé de Kristoff, Sagan, Kittel, Bardet, Démare, mais aussi Arashiro et Beppu. Ce sont d'ailleurs les deux seuls Japonais à avoir couru le Tour qui s'isolent à l'approche du dernier Tour, mais ils ne parviennent pas à contenir l'appétit des sprinteurs qui les poursuivent. Dans la dernière ligne droite, c'est la puissance qui parle… et généralement en allemand. Celle de Saitama n'échappe pas à la règle : le quadruple vainqueur d'étape du Tour 2014 produit son effort et distance ses derniers rivaux. Le podium issu de cette explication à grande vitesse est complété par Kristoff, 3e, et par Peter Sagan, qui doit se contenter de la 2eplace . Voilà encore qui rappelle quelque chose...
Source : communiqué de presse d'ASO.