Christophe Laporte : «Une médaille olympique, c'est le Graal»

Déjà médaillé d'or sur les Championnats d'Europe, et médaillé d'argent sur les Championnats du monde, Christophe Laporte a ajouté un nouveau métal à sa collection, ce samedi sur la course en ligne des Jeux Olympiques. Troisième derrière Remco Evenepoel et Valentin Madouas, le Varois a mis quelques instants à réaliser, comme il l'a expliqué par la suite : "Je ne savais pas exactement la place à laquelle j'arrivais. J'étais concentré sur le fait de ne pas rouler, parce qu'il y avait Valentin (Madouas) devant, et sur mon final aller chercher le meilleur résultat possible, mais sur le moment je ne savais même pas que j'étais troisième. C'est en passant la ligne que j'ai vu Valentin heureux, je me doutais que c'était pas la médaille d'or parce que j'avais pas revu Remco. Valentin et Remco m'ont dit "Tu fais trois", c'était la bonne surprise".

"On donne tout, on veut juste pas de regrets"

Christophe Laporte a semblé facile sur le sprint pour la médaille de bronze, mais il précise : "Ça c'est une impression ! Un sprint après 270 km et des bosses comme on l'a fait, ça ressemble pas à un sprint massif. Mais oui, j'avais des bonnes jambes aujourd'hui". Le Français a détaillé comment il avait géré cette course sans oreillettes : "On improvise un petit peu. Je savais qu'il y avait Remco devant, je me doutais que les gars allaient un peu se marquer, comme Wout (Van Aert), Mathieu (van der Poel). On s'était un peu détachés au deuxième passage de Montmartre avec Matteo (Jorgenson), et quand on revenus sur le plat j'ai dit à Matteo "Prends ma roue, on y va à deux", et ça a fonctionné, on est revenus sur un groupe qui était en chasse-patate. Moi j'ai pas trop roulé non plus, parce que je savais qu'il y avait Valentin, masi j'entretenais, on sait jamais. Arrivés au troisième passage de Montmartre ils m'ont dit de plus rouler du tout. Donc voilà, on improvise, au feeling, mais c'est quelque chose que j'aime bien".

Christophe Laporte décrit l'état d'esprit qui animait les Bleus : "Thomas Voeckler a pris des coureurs qui savent à peu près courir ensemble. On se connaît très bien, on sait ce qu'on doit faire. On s'est dit avant la course "On donne tout, on veut juste pas de regrets à l'arrivée", et voilà, on n'en a pas. On pouvait pas espérer mieux aujourd'hui, Remco était le plus fort, on pouvait pas gagner donc on a fait la meilleure course qu'on pouvait faire".

"Une médaille olympique ? Un achèvement dans une carrière"

Cette médaille de bronze, que représente-t-elle ? "C'est le Graal ! Pour être honnête, avant d'arriver dans le milieu olympique, j'avais tendance à dire que je préférerais être champion du monde que champion olympique, mais finalement quand on se rend compte de l'ampleur... Tant qu'on la pas vécue c'est dur de se rendre compte de l'ampleur. On s'en rappellera toute notre vie, Florian (Rousseau) nous disait qu'on nous décrira toute notre vie comme médaillés olympiques. C'est un achèvement dans une carrière. Très heureux d'avoir pu partager ça avec ma femme, avec mes amis qui étaient présents".

Au vu de l'ambiance qui régnait sur la course, cela ne donne-t-il pas envie d'organiser une classique à Paris ? "Ça serait sympa ! Je sais pas si les Parisiens vont aimer, mais ça serait sympa. C'était incroyable, le monde, le public dans Montmartre, le bruit, c'est quelque chose qui est difficile à décrire, on est presque content quand on redescend tellement il y a de bruit, ça fait presque mal aux oreilles. C'est des souvenirs qui resteront gravés pour la vie".