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Aurdrey Cordon-Ragot : «On a grandi dans l'ombre de Jeannie Longo...»

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Mis à jour le par Titouan LABOURIE
Photo : @hphcycling

Après 17 ans en tant que cycliste professionnelle, Audrey Cordon-Ragot a mis un terme à sa carrière après le Simac Ladies Tour (qu'elle a finit 11e, ndlr). Avec neuf titres de Championne de France, 21 victoires et trois participations aux Jeux Olympiques, la Bretonne marqué le cyclisme tricolore. En plus de son palmarès, Cordon-Ragot a été une voix influente dans le peloton, défendant la sécurité des coureurs, le salaire minimum et la sensibilisation aux AVC. Sa carrière a traversé la modernisation du cyclisme féminin, et elle est devenue une véritable icône de ce sport.

Audrey Cordon-Ragot, à notre micro avant les JO de Paris

 

"Il y a maintenant un marché pour le cyclisme féminin en France"

Dans un récent entretien accordé à son équipe Human Powered Health, Audrey Cordon-Ragot est revenue sur sa carrière : "La principale différence entre le moment où j’ai commencé et maintenant, c’est que nous pouvons enfin gagner notre vie grâce à notre sport. Beaucoup d’autres choses ont changé, mais être cycliste et ne pas être seulement un cycliste à temps partiel tout en étant étudiant ou en travaillant ailleurs a changé la vie de chacun d’entre nous. C’est la raison pour laquelle le niveau a tant progressé au cours des six dernières années."

"Ma génération a grandi dans l’ombre de Jeannie Longo. Elle reste l’une des plus grandes personnalités en France, elle est ancrée dans la culture française et nous [en faisant référence à Aude Biannic, Pauline Ferrand-Prévot et Roxanne Fournier] étions la nouvelle génération émergente. Le problème pendant longtemps était que les équipes en France n’étaient pas assez professionnelles. Cela faisait alors la différence avec les Pays-Bas qui avaient des coureurs qui pouvaient déjà vivre du sport. Maintenant, nous avons beaucoup d’équipes UCI, ce qui signifie que contrairement à mes débuts, de plus en plus de coureurs français peuvent émerger. Il y a maintenant un marché pour le cyclisme féminin en France, et nous en avons été les précurseurs. Ça a été un long processus. Paris-Roubaix Femmes avec Zwift et le Tour de France Femmes avec Zwift ont rendu cela plus accepté et sérieux aux yeux des personnes qui n’avaient aucune idée du cyclisme féminin. Nous nous sommes plaints de cela pendant des décennies et cela a pris très longtemps, mais enfin, nous voyons les résultats."

 

"Je suis vue comme une personne plutôt que juste comme une coureuse"

"J'aurais pu être une meilleure cycliste si j'avais été plus égoïste, mais j'ai préféré être celle qui défend les autres. Cela a demandé beaucoup d'énergie, mais je suis fière d'avoir été non seulement une cycliste, mais aussi une personne qui s'est vraiment investie dans son sport. J'ai obtenu de bons résultats, mais j'étais concentrée sur l'amélioration du sport. Les gens me soutiennent quand je viens dans différents pays, et c'est vraiment agréable parce que je suis vue comme une personne plutôt que juste comme une coureuse. Il est important de laisser cette empreinte. Ce n'était jamais une démarche performative, j'ai juste ce besoin dans mon cœur de me battre pour ce qui est juste et sûr et de m'indigner contre les injustices. C'est ma personnalité."

"Les interactions avec mes coéquipiers et le personnel vont me manquer. Dans chaque équipe où j'étais, j'ai toujours essayé de créer un groupe qui travaille ensemble, car c'est ce qui me rendait heureuse d'aller à une course. J'ai décidé de quitter la France pour cette raison, car j'ai commencé à ne plus l'apprécier. Aller à l'étranger et relever un nouveau défi a été un soulagement, et à partir de là, il s'agissait de trouver des équipes où je me sentais bien. Les souvenirs ne seront pas tant liés aux courses, mais aux choses que j'ai faites autour et à la manière dont nous nous soutenions mutuellement quand les temps étaient durs. J'ai hâte de me réveiller le matin sans me sentir obligée d'avoir quelque chose de prévu pour la journée. De rouler quand je le veux et de ne pas avoir peur d'être trop fatiguée pour faire des choses. Je ne pense pas avoir jamais été une « personne normale », donc ce sera la première fois. C'est effrayant, mais en même temps très excitant."

 

 

"Je veux continuer à parler de mon sport"

"Qu'est-ce qui vient ensuite ? Je veux continuer à parler de mon sport, et faire cela à la télévision est une grande chance que je souhaite saisir. Mes expériences avec Eurosport/Discovery+ ont toujours été super agréables."

"Mon plus grand souhait est de continuer à aider mon sport à grandir, et je veux vraiment devenir manager. Faire progresser mon sport avec mes idées. Si un jour je deviens manager, je veux que mes coureurs connaissent et apprennent toutes les compétences et les petites choses qui aident à devenir un être humain équilibré. C’est avoir la capacité de rendre mon sport meilleur et plus sûr avec une équipe qui est un peu différente des autres, empreinte des philosophies que j'ai développées tout au long de ma carrière."

Publié le par Titouan LABOURIE

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