Tour de France - Dylan Groenewegen veut retrouver le succès sur le Tour
Sur le vélo, Dylan Groenewegen a lancé sa saison 2024 en remportant la Classique de Valence. En dehors du vélo, il a d'ores et déjà exprimé ses ambitions pour cette année dans le podcast néerlandais De Grote Plaat. Dans ses propos, rapportés par Wielerflits, le coureur du Team Jayco-AlUla a évoqué son objectif de victoire d'étape sur le Tour de France, pour lequel il a changé sa méthode de préparation en misant sur plus d'explosivité et d'entraînements spécifiques au sprint. Le Néerlandais âgé de 30 ans est également revenu sur un épisode marquant de sa carrière, à savoir la lourde chute dans laquelle Fabio Jakobsen et lui-même ont notamment été impliqués sur le Tour de Pologne 2020. Désigné responsable de cet incident, qui avait causé d'importantes blessures à son compatriote, Groenewegen avait écopé d'une supsension de 9 mois de la part de l'UCI. Une sanction sur laquelle il porte un regard critique, assurant "qu'une suspension de neuf mois est beaucoup trop longue".
Vidéo - Dylan Groenewegen vainqueur sur le UAE Tour 2023
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— GreenEDGE Cycling (@GreenEDGEteam) January 20, 2024
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Dylan Groenewegen est revenu sur ses difficultés après le Tour de Pologne 2020
Le 06 août 2020, Fabio Jakobsen (à l'époque chez Deceuninck-Quick Step) et Dylan Groenewegen (alors au Team Jumbo-Visma) s'apprêtent à disputer le sprint final de la première étape du Tour de Pologne. Ce dernier dévie cependant fortement de sa trajectoire, causant une lourde chute, aggravée par la vitesse à laquelle étaient lancés les coureurs. Encore aujourd'hui, "c'est douloureux à regarder", a assuré Dylan Groenewegen, avant de compléter : "Un moment pourri. C'est terrible ce qu'on voit là, mais ce qui s'est passé ensuite m'a échappé dans le flou. J'ai été choqué quand j'ai vu la chute, parce que j'ai dévié de ma ligne et ce n'est pas bien. D'un autre côté, cela arrive plus souvent et cela se produit très malheureusement". Presque quatre ans plus tard, le choc est toujours là.
Il faut dire que l'incident a été aggravé par la vitesse impressionnante à laquelle se disputait ce sprint : "C’était un sprint descendant, même si ce n’était pas le cas selon l’UCI. Mais nous y étions à 84 km/h. [...] Tant de choses réunies ont rendu cette journée horrible. Je ne m'en souviens pas beaucoup, car ma clavicule était en cinq morceaux, j'ai du aller à l'hôpital. Ce n’est qu’au bout de trois jours que j’ai vraiment réalisé comment Fabio allait", a expliqué le sprinteur de la Jayco-AlUla. Après analyse des images de la chute, l'UCI a sanctionné Groenewegen de 9 mois à passer hors du peloton. Un verdict trop lourd selon le principal concerné : "Quand j'y pense maintenant, je pense qu'une suspension de neuf mois est beaucoup trop longue. L'UCI dit que j'ai dévié de ma ligne. Je pense que ce n'est pas un problème de suspendre quelqu'un. Mais je n’ai plus jamais revu cette suspension avec quelqu’un d’autre par la suite. [...] Pourquoi faut-il que quelqu'un tombe en premier pour que quelque chose se produise ? C'est pourquoi je pense que neuf mois, c'est trop long", a-t-il expliqué.
D'autant plus que d'un point de vue personnel, cette chute semble avoir beaucoup affecté le Néerlandais : "J'avais une femme enceinte à la maison à l'époque, cela ne s'est pas bien passé et après l'accident en Pologne, cela a commencé à devenir compliqué. J'ai essayé de garder mes sentiments pour moi. Mais de nombreux amis venus à ce moment-là, comme Lars Boom, et ont vu que ça n'allait pas bien. Ils se demandaient vraiment si la situation allait bien se passer et si je continuerais à faire du vélo", a-t-il expliqué. La question de continuer à courir s'est effectivement posée pour Dylan Groenewegen, très marqué par l'accident sur le Tour de Pologne : "Je n'ai pas ouvert le garage pendant des semaines parce que je ne voulais pas voir mes vélos. Tout ce qui concernait le cyclisme pouvait être mis dans des cartons. Je n'en voulais pas", a-t-il assuré.
Désormais, son regard est tourné vers le Tour de France
Le temps est passé, et malgré le traumatisme, Dylan Groenewegen a tourné la page de ce terrible accident. C'est les yeux rivés sur le Tour de France que le sprinteur néerlandais s'est également exprimé, course sur laquelle il aimerait renouer avec la victoire d'étape. En 2023, il n'a pas pu vaincre un Jasper Philipsen surpuissant, se contentant d'une 2e place sur la 11e étape du Tour. Le coureur du Team Jayco-AlUla explique ce résultat par ses efforts mis sur les étapes en côte, en vue du classement général : "L'année dernière, j'étais très fort et j'ai tenu longtemps en montée. Mes jambes étaient superbes, mais cette accumulation a provoqué une diminution de mes fibres rapides. Plus vous montez une côte, plus vous entrez dans la zone grise. On ne veut pas cela, parce qu'on veut rester rapide en tant que sprinteur. Mais je l’ai fait beaucoup lors du dernier Tour. J'ai beaucoup roulé en montée et je n'étais pas stressé par le temps imparti. Mais c’est aussi sympa de gagner une étape, cela devrait se reproduire en 2024", a-t-il déclaré.
Pour mener à bien cet objectif, Groenewegen et son équipe Jayco-AlUla ont adapté le programme de compétitions du sprinteur, qui sait désormais équilibrer entraînement et courses pour performer au mieux : "Chez Jumbo-Visma, j'ai moins couru et je me suis entraîné davantage. Mais ensuite, vous voulez juste courir. Lors de ma première année, cela a très bien fonctionné chez Jayco AlUla , mais l'année dernière, cela s'est fait au détriment de mon sprint. J'étais moins vif et mes muscles étaient plus fatigués vers le Tour. Et si votre explosivité est moindre, vous êtes puni. Pour moi, mon sprint est ralenti si on me fait beaucoup rouler", a-t-il expliqué.
C'est donc avec moins de kilomètres de course dans les jambes que Dylan Groenewegen espèrera lever les bras sur le prochain Tour de France, mais en privilégiant des entraînements ciblés : "On laissera de côté le Critérium du Dauphiné, peut-être que je ferai juste le Tour de Slovénie et peut-être qu'on pourra faire les Championnats Nationaux. Ensuite, je dispose encore d’un bloc d’entraînement de deux semaines à la maison. Là, je peux principalement faire des entraînements spécifiques sur des routes plates", a conclu le coureur néerlandais.