Tour d'Italie - Tadej Pogacar la 2e étape, le Rose... et imite Marco Pantani
Par Arthur DE SMEDT le 05/05/2024 à 17:15
Après une entrée en matière explosive la veille, la 2e étape du Tour d'Italie offrait déjà une première arrivée au sommet ce dimanche, avec la légendaire ascension vers le Sanctuaire d'Oropa (11,8 kms à 6,2 % de moyenne et une pente maximum à 14%) comme juge de paix. Et à l'issue des 161 kms et d'une première explication entre favoris, c'est sans surprise Tadej Pogacar qui a triomphé ! Pourtant victime d'une crevaison et d'une chute au pied de l'ultime montée, le Slovène n'a eu aucun mal à revenir puis à écraser ses rivaux avec une attaque à 4 kms du sommet, imitant ainsi la victoire de Marco Pantani en 1999 après un scénario similaire. Le leader d'UAE Team Emirates intègre donc dès le 2e jour du Giro le cercle des vainqueurs d'étapes sur les 3 Grands Tours, et en profite pour se parer du maillot Rose pour la première fois de sa carrière... et sûrement pas la dernière.
Vidéo - Tadej Pogacar écrase déjà la course et en Rose !
Sans surprise mais pas sans frayeur, Tadej Pogacar fait coup double au Sanctuaire d'Oropa sur la 2e étape du #GirodItalia ! Après avoir crevé et chuté au pied, le Slovène s'est facilement imposé et s'empare du Rose !
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) May 5, 2024
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Daniel Martinez et Geraint Thomas en forme... Ben O'Connor et Romain Bardet loin
Loin derrière le nouveau roi d'Italie, la course pour le podium a été bien plus serrée. C'est Daniel Martinez (BORA-hansgrohe) qui a franchi la ligne en 2e position à 27 secondes de Pogacar, règlant au sprint Geraint Thomas (INEOS Grenadiers) et les surprises Lorenzo Fortunato (Astana Qazaqstan Team) et Florian Lipowitz (BORA-hansgrohe). On retrouve trois secondes plus loin un trio avec Michael Storer (Tudor Pro Cycling Team), Cian Uijtdebroeks (Team Visma | Lease a Bike) et Einer Rubio (Movistar Team). Parmi les principaux battus du jour figurent Ben O'Connor (Decathlon AG2R La Mondiale) et encore Romain Bardet (Team dsm-firmenich PostNL).
L'Australien, le seul à avoir tenté de suivre Pogacar sur son attaque, s'est visiblement brûlé les ailes et a fini 13e à une minute. Le Français ne va lui pas forcément mieux depuis ses soucis de la veille et débourse 1'20" à l'arrivée. Le porteur du maillot rose Jhonatan Narvaez (INEOS Grenadiers) s'est accroché mais a logiquement concédé plus deu 2 minutes et termine 30e. Au classement général après cette 2e étape, Tadej Pogacar compte déjà 45 secondes d'avance sur Geraint Thomas et Daniel Martinez. 4e à 54", Cian Uijtdebroeks est le meilleur jeune. Ben O'Connor est lui 10e à 1'24".
Le résumé de la course
C'est peu après 13h que le départ de cette 2e étape est donné depuis San Francesco al Campo. Tous les coureurs - excepté le malheureux Robert Gesink, victime d'une fracture de la main et premier abandon de ce Giro - prennent la direction du Sanctuaire d'Oropa pour ce qui constituera la première arrivée au sommet après 161 km de course. Très rapidement, l'échappée du jour parvient à se former avec en son sein cinq coureurs italiens : l'inévitable Filippo Fiorelli (VF Group - Bardiani CSF - Faizanè), déjà à l'avant la veille et porteur du maillot Cyclamen par défaut, son coéquipier Martin Marcellusi, Andrea Piccolo (EF Education - EasyPost), Christian Scaroni (Astana Qazaqstan Team) et Davide Bais (Team Polti Kometa).
Ces cinq hommes se voient accorder une avance allant jusqu'à 4 minutes et trente secondes, la formations INEOS Grenadiers prenant la chasse à son compte dans le peloton. Pas grand chose à noter dans cette première partie de parcours totalement plate, la tracé devenant bien plus vallonné seulement dans les 70 dernières bornes. Alors qu'on approche justement de cette zone et que l'écart se réduit à 2'30", une chute survient dans le peloton. Eddie Dunbar, Filippo Zana (Team Jayco AlUla), Nicola Conci (Alpecin-Deceuninck) et Olav Kooij (Team Visma | Lease a Bike) se retrouvent au sol, le grimpeur irlandais et le sprinteur néerlandais semblant bien touchés même s'il remontent sur leur vélo.
Le numéro de Piccolo, crevaison et chute de Pogacar au pied d'Oropa... sans conséquences
Filippo Fiorelli profite du sprint intermédiaire de Valdengo pour engranger de nouveaux points et s'assurer de porter le maillot Cyclamen lundi. Les premiers contreforts de la journée permettent à Andrea Piccolo de s'isoler à l'avant, l'Italien se lançant dans un raid en solitaire à plus de 50 kms. Derrière, UAE Team Emirates prend les choses en main et commence à imprimer son rythme. Au sommet de la première difficulté répertoriée du jour, la montée d'Oazi Zegna (5,5km à 5,2%), Piccolo poursuit son bonhomme de chemin et possède 1'20" sur ses anciens compagnons de fuite, et 2'30" sur le peloton.
La situation n'évolue quasiment pas dans la montée suivante, celle de Nelva (5 km à 5.4%). On se dirige donc tranquillement vers la course de côte attendue à Oropa. Piccolo aborde le pied du juge de paix du jour avec 1'30" sur le peloton, au sein duquel Tadej Pogacar est victime d'une crevaison... avant de chuter tout seul au moment de se faire dépanner ! Geraint Thomas (INEOS Grenadiers) en profite pendant ce temps pour grappiller 2" de bonifs à l'intermédiaire. Le Slovène repart immédiatement et est attendu par ses coéquipiers. Plus de peur que de mal puisqu'il est déjà de retour à l'avant du peloton 2 kms plus loin. Il pourraut ainsi imiter Marco Pantani, vainqueur à Oropa en 1999 sur le Giro après avoir crevé au pied de la montée.
Tadej Pogacar sans rival et en Rose, O'Connor et Bardet explosent, Martinez et Thomas au rendez-vous
Le tempo est évidemment élevé dans la montée finale, et Piccolo est repris à 6,5 kms du sommet. Les coureurs en difficulté lachent un par un, et après un dernier gros relais de Rafal Majka, Tadej Pogacar s'envole à un peu de de 4 bornes ! Ben O'Connor est le dernier à tenter de s'accrocher la roue du Slovène avant de se résoudre à l'évidence : personne ne peux rivaliser avec le champion de Slovénie sur un tel terrain. Derrière lui, c'est la débandade, le maillot Rose Narvaez étant logiquement distancé... en compagnie de Romain Bardet, qui confirme être dans un mauvais weekend. Un groupe de chasse repoussé à 30" de Pogacar s'organise sous l'impulsion des BORA - hansgrohe.
Les écarts restent ensuite stable jusqu'à l'arrivée, notamment suite au gros travail de l'impressionnant Florian Lipowitz. Le jeune Allemand écrème le groupe de contre pendant que Pogacar peut tranquillement lever les bras sur la ligne d'arrivée. Le Slovène s'impose finalement avec 27 secondes de marge sur un groupe de 4 coureurs réglé par Daniel Martinez et Geraint Thomas et devient le nouveu maillot Rose de la course.
