Route - Yoann Offredo : «Je suis handicapé et pas encore prêt à l'accepter»

Yoann Offredo s’est exprimé en profondeur dans L’Équipe au sujet de la maladie auto-immune qui l’affecte depuis maintenant un an. Un problème qu'il avait déjà abordé au micro de Cyclism'Actu il y a quelques mois de ça. Le nom exact de la pathologie ? Il demeure incertain. L’ancien coureur de la FDJ et de Wanty-Gobert est atteint d’une affection oculaire difficile à identifier. Toujours dans l’attente d’un diagnostic définitif, il pourrait souffrir d’"une sarcoïdose avec atteintes pulmonaires, oculaires et cérébrales", sans savoir avec certitude s’il perdra complètement la vue.
Vidéo - Yoann Offredo au micro de Cyclism'Actu en janvier
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"J’ai essayé d’imprimer avec mes yeux des images de mes filles..."
Les manifestations de la maladie sont bien réelles au quotidien. Tout a commencé par un simple point blanc dans un œil alors qu’il commentait le Giro pour une chaîne belge. Depuis, les lésions ont gagné ses deux yeux. Après six mois de chimiothérapie, Offredo – également consultant pour France Télévisions – a subi une nouvelle intervention début avril. Il confie avoir connu des périodes extrêmement sombres, notamment au moment du premier diagnostic et de sa première hospitalisation. "J’ai essayé d’imprimer avec mes yeux des images de mes filles parce que j’avais peur de ne plus les voir. Tu as un rapport au temps et à l’espace qui change", a-t-il déclaré. Les consultations médicales sont désormais chargées d’angoisse. Chaque bilan visuel soulève la crainte d’une nouvelle dégradation. "Tu arrives là-bas en te disant, bon ça va, je vois encore à peu près, puis ils regardent l’autre œil, ah merde il est touché aussi. Si je vois aussi peu qu’avec celui-là (le droit), je ne vois plus. Donc je suis handicapé. Et ça, je ne suis pas encore prêt à l’accepter."
Aujourd’hui, sa thérapie passe par le vélo, "un truc de vie, un mode de pensée". À l’annonce de sa retraite, il avait totalement lâché le guidon. Une erreur, estime-t-il a posteriori. Il avait pris une vingtaine de kilos et sombré dans un cycle infernal. "Je me faisais mal à moi-même. Quand je prenais du poids, je m’autoflagellais." Rouler pour oublier, rouler pour avancer. "Je ne peux pas faire des plans sur l’avenir, dire où j'en serai dans un an, par contre si je suis là aujourd’hui", assure-t-il, "c’est que j’ai envie d’être là." Pour l’instant, sa participation aux commentaires du Tour de France cet été reste incertaine.