Route - Romain Grégoire : «J'essaierai de suivre les mots de Pinot»

Par Arthur DE SMEDT le 15/11/2023 à 17:24. Mis à jour le 19/11/2023 à 09:43.
Route - Romain Grégoire : «J'essaierai de suivre les mots de Pinot»
Photo : @Cyclism'Actu / CyclismActu.net

L'heure du bilan a sonné pour Romain Grégoire. Malgré son statut de néo-pro en 2023, les débuts du Bisontin au plus haut niveau avec Groupama-FDJ suscitaient énormément d'attentes et d'espoirs. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a répondu avec brio ! Coureur le plus prolifique de l'équipe française avec cinq succès acquis sur les routes des 4 Jours de Dunkerque et du Tour du Limousin, le puncheur de 20 ans a impressionné et confirmé son énorme potentiel. Une saison 2023 réussie qui ne satisfait pourtant pas complètement l'appétit du jeune prodige tricolore, encore un peu tendre pour le niveau WorldTour - malgré les promesses entrevues sur les Strade Bianche (8e) et sa 2e place sur La Vuelta. Après avoir repris l'entraînement la semaine dernière après un mois de coupure, Romain Grégoire s'est confié dans un entretien disponible sur le site de la Groupama-FDJ sur sa première année chez les pros, se projetant avec ambition sur 2024.

Vidéo - Romain Grégoire sur Cyclism'Actu au début de la saison 2023

 

"Je n’ai pas été là où je l’espérais en WorldTour"

"J’ai vu qu’Yvon Madiot hésitait entre 6,5 et 7 sur 10 pour l’équipe. Sur le plan personnel, je me situerais aussi dans ces eaux-là", a commencé par dire Romain Grégoire au moment de noter sa saison, avant d'expliquer les raisons d'une telle sévérité avec lui-même malgré une saison de néo-pro plus qu'accomplie. "C’est quand même une saison réussie car j’ai rempli mes objectifs, et surtout mon objectif numéro 1 qui était de lever les bras. J’ai même pu le faire à cinq reprises, et gagner des classements généraux, ce que je n’imaginais peut-être pas en début de saison. Je me suis surpris de ce point de vue. [...] En revanche, je sais où je peux faire mieux : en WorldTour. Je n’ai pas été là où je l’espérais et j’aurais aimé être plus utile à l’équipe à ce niveau."

Pourtant, sa première apparition à ce niveau de compétition laissait plutôt présager du contraire. Après un très bon début de saison qui l'a "mis sur les bons rails et tout de suite fait prendre confiance", sa 8e place sur les Strade Bianche, au contact du gratin mondial, a confirmé toute sa classe. "Les Strade Bianche restent le super souvenir de mon année. Je disais que je n’avais pas été là où je le souhaitais au niveau WorldTour, mais c’est l’exception qui confirme la règle". S'en est effectivement suivi un apprentissage plus compliqué avec une chute du côté du Tour du Pays basque et une campagne ardennaise écourtée. "J’ai rapidement dû faire une croix dessus. C’était mon premier objectif de la saison, je visais un pic de forme et je suis tombé malade".

 

"Avoir de nouvelles responsabilités, je ne demande que ça"

Une déception qui ne l'a pas empêché de revenir avec la réussite qu'on lui connaît sur le circuit français, décrochant ses premières victoires et même ses premiers classement généraux dans le Nord et le Limousin. "J’avais une super dynamique sur ces courses françaises. Ça a marché à chaque fois, et ça a été de superbes semaines". De quoi aborder son premier Grand Tour et le Tour d'Espagne avec l'ambition de claquer son premier succès WorldTour. Malgré une belle 2e place sur la 11e étape derrière un Jesus Herrada (Cofidis) "juste beaucoup plus fort", le puncheur de Besançon ne tirait pas un bilan positif de cette première expérience sur trois semaines. "Je ne suis pas vraiment satisfait. Je l’aurais sûrement été davantage si j’avais été plus actif que ça. Il aurait fallu que j’arrive à être dans l’échappée sur des étapes pour baroudeurs, mais je n’avais pas les jambes pour y être. C’est un peu dommage."

Un "échec" qui ne remet bien sûr pas en cause l'évolution fulgurante de Romain Grégoire, déjà considéré comme un leader à part entière au sein de l'équipe de Marc Madiot. Un statut qu'il n'aura pas mis longtemps à appréhender malgré son jeune âge. "L’équipe nous fait confiance, nous met en confiance et on va tout faire pour être prêt. Avoir de nouvelles responsabilités, je ne demande que ça. [...] Le rôle de leader n’est pas quelque chose qui se réclame, mais quelque chose qui vient naturellement avec les résultats et les performances. Au final, c’est aussi le rôle que j’apprécie le plus, le rôle dont j’ai envie."

 

"J’essaierai de suivre les mots de Thibaut Pinot"

Habitué depuis ses années Juniors à ressentir la pression inhérente à son potentiel, Romain Grégoire reste très lucide sur ce qui l'attend pour les années à venir. "Plus on grimpe les échelons, plus on a d’attentes, et plus c’est difficile. Même si je gagne dix courses l’année prochaine dont une en WorldTour, ce sera encore plus dur l’année suivante car j’en attendrai encore davantage. Chaque année va être de plus en plus difficile. Depuis 3-4 ans, je réussis à faire ce dont j’ai envie, mais il ne faut pas se reposer là-dessus". Pas de risque de ce côté là puisque le champion d'Europe Juniors 2021 sait déjà où il doit progresser. "Mes qualités les plus naturelles sont celles de puncheur. C’est dans ce domaine que je suis le plus fort et qu’il faut que je travaille pour gagner des courses. C’est clairement ma spécialité et on sait qu’il faut aujourd’hui avoir un point très fort si on veut gagner. En revanche, il va vraiment falloir que je passe un cap en montagne, au moins pour pouvoir jouer les arrivées punchy après des petits cols. Ce sera le travail de ces prochains mois."

En guise de conclusion, celui qui verra son frère cadet Baptiste intégrer le programme Juniors de la Groupama-FDJ en 2024 - "il me fait mal partout quand on roule ensemble à l’entraînement, je ne m’inquiète pas trop pour lui", glisse-t-il sur son petit frère - est revenu sur la retraite de Thibaut Pinot, qu'il a eu la chance de cotoyer pour sa dernière saison dans le peloton. "Est-ce que quelqu’un réussira à transmettre les mêmes émotions que Thibaut ? Certainement pas. Je pense que Thibaut a été une exception dans le cyclisme, voire dans le sport en général. En revanche, j’essaierai de suivre les mots qu’il a évoqués dans le bus, de rester vrai, authentique, d’essayer de conserver cet esprit familial dans l’équipe, et on verra où ça me mènera". 

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