Mondiaux - Julian Alaphilippe : «Redevenir un coureur normal ou... »
Par Mayeul TISCHHAUSER le 24/09/2022 à 18:59
Après Imola en 2020 et Leuven en 2021, Julian Alaphilippe (France / Quick-Step Alpha Vinyl Team) pourrait écrire l'histoire du cyclisme lors de la course en ligne des championnats du monde à Wollongong (Australie), dimanche. Le Français peut rejoindre le cercle restreint des coureurs ayant remporté trois fois le titre mondial et s'asseoir aux côtés des plus grands comme Alfredo Binda, Eddy Merckx ou encore Peter Sagan. Mais son abandon au Tour d'Espagne, il y a quelques semaines, a rebattu les cartes. "J'arrive avec beaucoup de motivation, plutôt relax. Je ne suis pas dans les meilleures conditions, ça c'est sûr. La dernière fois que j'étais sur une course, je me suis blessé. Une fois de plus, presque une fois de trop. Je ne suis certainement pas à 100%. Je ne vais pas être pourri non plus, mais je ne vais pas arriver avec les mêmes garanties que les années précédentes", a t-il expliqué lors de la conférence presse de l'équipe de France, ce mercredi en Australie.
Vidéo - Julian Alaphilippe avant les Mondiaux et le rdv de dimanche
"Il y a des coureurs de l'équipe de France qui ont plus performé que moi ces dernières semaines"
Julian Alaphilippe (30 ans) a également évoqué son rôle au sein de l'équipe de France pour les Mondiaux : "Je suis un des leaders mais je ne suis pas leader unique et ça me va très bien. Tout le monde connaît mon état de forme. Il y a des coureurs de l'équipe de France qui ont plus performé que moi ces dernières semaines et à qui la course correspond très bien aussi. Je serai très heureux de donner le max pour eux. C'est en jouant sur le collectif qu'on ira loin." Le natif de Saint-Amand-Montrond devrait notamment partager le leadership avec Benoît Cosnefroy (AG2R Citroën Team) qui a remplacé Rémi Cavagna (Quick-Step Alpha Vinyl Team) pour la course en ligne.
"La pression, je ne la ressens pas du tout. Là où j'ai eu un peu de pression c'était à Imola (aux Mondiaux 2020). L'année dernière, j'étais motivé et j'ai couru pour gagner mais j'étais prêt à perdre aussi. J'avais zéro pression et j'en ai encore moins ici. Car je sais comment se sont passées les dernières semaines pour moi", déclare le pensionnaire de Quick-Step Alpha Vinyl Team, tout en indiquant qu'il vise une bonne performance collective. "Bien sûr on vient pour un résultat et ce sera la cerise sur le gâteau si on garde le maillot. Je serais vraiment content de revivre ce qu'on a vécu ces deux dernières années. Et je crois que je serais encore plus content si c'est un des mes collègues qui gagne."
"Ce maillot de champion du monde demande beaucoup"
Après deux saisons avec le maillot arc-en-ciel, Julian Alaphilippe pourrait tout de même céder sa tunique. Le vainqueur de Milan-San Remo 2019 est ainsi partagé entre deux sentiments. "D'un côté je me dis : vivement l'année prochaine pour que je n'ai plus à porter le maillot et que je puisse, entre guillemets, redevenir un coureur normal, moins connu, moins sollicité, plus tranquille. Mais d'un autre côté, ce maillot est tellement un rêve, quelque chose de tellement énorme que je ne peux pas le laisser comme ça, bien sûr que non ! Mais il demande beaucoup, peut-être aussi parce que je prends les choses à coeur et que je donne beaucoup aussi. Donc quoiqu'il arrive, que j'aie le maillot pour une troisième fois ou que je ne l'aie plus, la semaine prochaine je serai très heureux."