Route - Le CIC-Tour Féminin des Pyrénées... fiasco et «triste» défense !
Une annulation qui continue de faire parler.... et surtout, une bien triste défense à ce jour de la direction de course du CIC-Tour Féminin International des Pyrénées. Ah, qu'elles étaient fières à l'époque, il y a 2 ans, Marion Clignet et Elisabeth Chevanne-Brunel, d'annoncer la création de leur course féminine. Au final, dès la 2e édition du CIC-Tour Féminin International des Pyrénées, leur course n'est pas allée à son terme, l'UCI ayant décidé dimanche matin d'arrêter l'épreuve et la 3e étape "pour garantir la sécurité des coureuses". Comme quoi, on ne s'invente pas, organisateurs ou organisatrices de course ! Bref, l'UCI a tranché et heureusement mais une décision qui a dû mal à passer auprès des organisateurs de la course, mécontents des plaintes des coureuses. "Elles ont des exigences qui ne correspondent pas à leur niveau. Elles pensent qu'elles font le Tour de france et que toutes les routes doivent être fermées. Mais en France, c'est impossible. Hier (samedi), le président du jury est allé les voir pour leur dire qu'elles avaient des demandes qui ne pouvaient pas être satisfaites", a commencé par expliquer ce dimanche Pascal Baudron, directeur de la course.
Vidéo - Fières d'avoir lancé cette course qui risque de disparaître
"Les coureuses se tirent une balle dans le pied. Il y aura un jour où il n'y aura plus de courses"
Après que l'UCI a tiré un trait sur la dernière étape, officialisant le sacre de Marta Cavalli (FDJ-SUEZ), Baudron a à nouveau exprimé sa déception. "Même Marion Clignet et Elisabeth Chevanne-Brunel (anciennes coureuses impliquées dans l'organisation) disent que les coureuses se tirent une balle dans le pied. Il y aura un jour où il n'y aura plus de courses. Elles pleureront alors sur ce qui s'est passé. Je me suis dit que cela ne valait pas la peine de mettre des mois d'énergie dans une course qui est ensuite annulée à cause des caprices d'une bande d'enfants gâtés. Je pense aussi aux bénévoles que nous avons mobilisés. C'est catastrophique pour le moral des troupes", a-t-il conclu.
Avant que la direction de la course n'adresse leur communiqué ce lundi et tente de se défendre comme elle peut : "Nous avions l’ambition de promouvoir le cyclisme feéminin, de faire rêver les petites filles sur le bord des routes...force est de constater que nous sommes encore loin de notre objectif initial ! Sans doute la faute à une incompréhension et aussi à une déficience de jugement de la part de certaines coureures. Nous n’éludons pas des dysfonctionnements dans la sécurité du final de la 1ère étape. Nous les avons également constatés. Pour autant, le dispositif a été rectifié et modifié pour offrir une 2ème étape en toute sécurité. C'était aussi l’avis des représentants de l’UCI (Union cycliste internationale) sur place. Pour des raisons qui nous sont inconnues, l’instance internationale a préféré retenir la position d’une poignée de coureures, au mépris de l’avis de ses représentants sur place, qui pour certains affichent plus de 25 ans d’expérience... Nous actons donc le choix de l’UCI d’annuler la 3ème et dernière étape du Tour des Pyrénées. Les syndicats des coureurs pros et l’UCI se doivent malgré tout d’intégrer le fait qu’en France il n’est pas possible de fermer complètement une route pour une course cycliste, hormis le Tour de France. Si on persiste dans cette voie, nous courons le risque qu’il n’y ait plus de course féminine dans l’hexagone."
Cher @LeGruppetto quelles courses en France peuvent fermer la route pour une course de vélo??? aucune à part le tour de France or le filles ne comprenaient pas que les routes ne soient pas fermées ce matin au départ de la 3e étapes....quelles solutions vous proposez ?
— Pascal Baudron (@pbaudron) June 11, 2023
Les coureuses avaient fait grève samedi
Pour rappel, ce dimanche matin, avant le départ de la 3e et dernière étape, plusieurs équipes avaient décidé de prendre leurs responsabilités et de quitter la course, et notamment la Team Jumbo-Visma ! "La Team Jumbo-Visma Women ne prendra pas le départ de la 3e étape du Tour Féminin International des Pyrénées car la sécurité sur le parcours laisse à désirer. Les coureuses ne considèrent pas responsable de disputer la troisième étape", avait indiqué la formation néerlandaise. Les équipes Israel Premier Tech Roland et Bizkaia Durango avaient pris la même décision et d'autres voulaient faire de même.
Dans un communiqué de presse, le CPA Women a fait savoir que le syndicat des coureuses soutenait les différents mouvements de protestation et qu'il militait pour une annulation de la 3e étape et un classement général final pris après la 2e étape remportée samedi par Marta Cavalli (FDJ-SUEZ). C'est l'option qui a été finalement retenue et l'Italienne, lauréate au sommet d'Hautacam et leader du général, remporte donc le CIC-Tour Féminin International des Pyrénées. La Sud-Africaine Ashleigh Moolman-Pasio (AG Insurance - Soudal Quick-Step) et l'Allemande Antonia Niedermaier (Canyon // SRAM Racing) complètent ke podium de cette 2e édition.
Lors de la première journée de course, des voitures n'ayant aucun lien avec l'épreuve avaient été remarquées sur le parcours... et cela s'était reproduit samedi lors de la 2e étape, ce qui avait provoqué une réaction de la part du peloton. Indignées et ayant peur pour leur intégrité physique, les coureuses, avec Audrey Cordon-Ragot (Human Powered Health) en cheffe de file, avaient alors décidé de faire grève et de neutraliser l'étape, tant et si bien que cette deuxième journée de course, initialement composée de 93 kilomètres, avait été réduite à 13,3 bornes, soit la longueur de la montée finale d'Hautacam.
About CIC - Tour Féminin International des Pyrénées. #Cpa #WeAreTheRiders #StrongerTogether #Cycling #WomenCycling #SafetyFirst #CpaWomen pic.twitter.com/awHhqcK5zG
— CPA Women (@women_cpa) June 11, 2023