Route - Emmanuel Hubert : «On ne s'attendait pas à être aussi performant»

Emmanuel Hubert peut être un manager heureux : sa formation Arkéa-Samsic marche sur l'eau en ce début de saison avec cinq victoires, dont quatre pour le leader Nairo Quintana, et surtout une 2e place au classement UCI en 2022. "On voulait être présent dès le début de la saison, c’était une certitude. Maintenant, on ne s’attendait pas à être aussi performant. Ce n’était pas une vérité que l’hiver pouvait révéler, mais on était sûr que l’on avait très bien travaillé", explique-t-il dans un entretien accordé à Eurosport.

Vidéo - Emmanuel Hubert peut être un manager heureux !

"On n’est pas plus bête qu’ailleurs, on a les compétences"

"On a refait nos gammes, on a repris les bases et on a surtout donné de la crédibilité en interne à toutes les valeurs, toutes les connaissances de nos entraîneurs et nos directeurs sportifs, poursuit le manager général de l'équipe continentale bretonne Arkéa-Samsic. Et en auditant tout cela, on a mis en place une stratégie. On n’est pas plus bête qu’ailleurs, on a les compétences. Après, restait à convaincre les coureurs de bosser de telle ou telle façon. Pour l’instant, ça fonctionne."

𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬-𝐍𝐢𝐜𝐞 🇫🇷

La 80ème édition de la course au soleil démarre ce dimanche ☀�'�#ParisNice pic.twitter.com/k0NJbx11KX

— Team Arkéa Samsic (@Arkea_Samsic) March 4, 2022

"1000 points d’avance, c’est beaucoup, mais ça peut aussi être très peu"

Dans la ligne de mire d'Emmanuel Hubert : l'accession en World Tour pour la saison 2023. Avec 1000 points d'avance sur le premier "relégable", l'équipe continentale française est sur la bonne voie : "Il ne faut pas se mettre martel en tête. Il faut premièrement travailler, deuxièmement travailler et troisièmement travailler. Ensuite seulement on fera l’état des lieux. Et si ça veut sourire, alors ça sourira... les coureurs, le staff et l’équipe Arkéa-Samsic seront récompensés. [...] 1000 points d’avance, c’est bien. 1000 points d’avance, c’est beaucoup, mais ça peut aussi être très peu. On est dans un sport avec deux roues qui tournent. Parfois, elles tournent dans le bon sens et, parfois, elles tournent dans le mauvais."

Avant de poursuivre : "On ne se focalise pas que sur les points. Il y a une phrase de Bernard Hinault que je n’ai jamais oubliée : "Si tu gagnes des courses, tu gagneras de l’argent". Et bien si tu gagnes des courses, tu marqueras des points. La dynamique et la stratégie de l’équipe Arkéa en ce moment, c’est de ne pas se créer de limites. [...] On est dans le rôle d’un potentiel promu. La pression est plus sur ceux qui risquent d’être relégués. Pour nous, ça ne serait que du bonus d’accéder au World Tour. On construira notre programme et surtout notre équipe en adéquation avec les courses qu’on aura à faire. Mais ça reste du bonus. Il faut, quoi qu’il se passe, qu’on prenne du plaisir sur les courses."

"Paris-Nice ? Nairo Quintana veut jouer la gagne !"

Parmi les locomotives de l'équipe Arkéa-Samsic en ce début de saison, il y a bien évidemment Nairo Quintana. Vainqueur du Tour de la Provence puis du Tour des Alpes-Maritimes et du Var en février, le Colombien est en grande forme à l'approche de Paris-Nice (6-13 mars) où il sera l'un des favoris selon son manager général : "Il le déclare et on le déclare aussi : Nairo veut jouer la gagne sur Paris-Nice. Il l’a dans la tête. [...] C’est un vrai compétiteur, un grand professionnel. Ce qui l’anime, c’est de gagner des courses. Il a conscience du potentiel de l’équipe, des enjeux et il a le comportement qu’un leader doit avoir. Il n’y a rien d’anormal à ce qu’il gagne. En tant que leader, c’est son devoir. C’est à lui d’emmener l’équipe le plus haut possible."

Et quid d'un podium sur le 109e Tour de France ? "On n’a pas le droit de s’interdire quoi que ce soit quand on est dans un sport de compétition. On a des qualités, avec des gens capables de faire de très belles choses. Maintenant, il faut les exploiter. Et arrivera ce qui arrivera. Ces vingt dernières années m’ont bien appris qu’il faut toujours y croire. Justement, c'est quand on se dit que c’est foutu... que ça finit par tourner. Je ne m'interdis rien et, surtout, je n’interdirai jamais un coureur de rêver à quelque chose, parce que le rêve fait partie de l’ADN d’un athlète", conclut Emmanuel Hubert.