Route - Cookson : «À l'UCI, on prend ses responsabilités»
Par Mathieu RODUIT le 30/03/2016 à 07:25
Vidéo - H. van der Schueren, directeur sportif d'Antoine Demoitié
Après l'accident survenu samedi à Gand-Wevelgem et qui a causé la mort d'Antoine Demoitié, le président de l'UCI Brian Cookson a tenu à réagir dans une lettre publiée sur le site de l'Union Cycliste Internationale (UCI). L'Anglais explique d'abord qu'il prend avec sérieux les commentaires et les demandes à agir reçues ces derniers temps. Ensuite, Brian Cookson, qui parle au nom de sa fédération, adresse "notre profonde sympathie et condoléances à la famille d'Antoine et à son équipe". Dans la suite de sa lettre ouverte, le dirigeant précise que des investigations seront menées et que des leçons seront tirées de cet accident particulier. Cookson explique : "Je dois dire, que, d'après les premiers rapports, cet incident n'apparaît pas comme aussi simple que beaucoup l'ont pensé". Le président de l'UCI ne nie pas non plus la responsabilité de son organisation dans la mort d'Antoine Demoitié : "À l'UCI, nous prenons bien sûr au sérieux nos responsabilités, comme le font nos fédérations nationales, les organisateurs de course, les équipes et tous les autres". Au vue de l'évolution du cyclisme, Cookson reconnaît : "C'est clair qu'une course cycliste affronte aujourd'hui de nombreux défis différents en comparaison d'il y a quelques décennies". Le président de l'organisation faîtière du cyclisme ne manque pas de rappeler que de nombreuses révisions des protocoles et des lois ont été faites depuis des années. Le protocole de météo extrême, tel qu'il a déjà été appliqué sur Paris-Nice ou Tirreno-Adriatico cette année, en est ainsi un exemple. Brian Cookson dit également "être en discussion active avec les parties concernées pour des propositions de réduction de la taille générale du peloton de course".
Dans la suite de sa lettre, Brian Cookson revient sur l'accident de Demoité avec une moto lors de Gand-Wevelgem 2016. Il précise que, dans l'attente de la connaissance totale des faits sur l'accident, il préférait attendre avant de "blâmer une personne ou une organisation". L'ancien dirigeant de la fédération anglaise de cyclisme explique ensuite que de nombreuses causes d'incidents n'incombent pas nécessairement l'UCI et ses mesures de sécurité. Ainsi, des obstacles naturels ou des obstacles de la route (comme les îlots pour le trafic) n'entraient pas dans le domaine de compétence de sa fédération. La complexité de la sécurité de la course et des contrôles des coureurs dans le même temps (contrôle antidopage ou du matériel) fait partie, selon lui, du défi du cyclisme sur route. Le challenge physique vient, pour Cookson, de la nature même de l'environnement dans lequel le cycliste évolue. Pour Cookson toujours, c'est ce qui fait la beauté de ce sport. Ensuite, le président de l'Union Cycliste Internationale fait preuve de fermeté sur l'utilisation de motos dans le cyclisme sur route. Selon lui, les courses ne pourraient tout simplement pas se dérouler sans motos ou d'autres véhicules. Et il rappelle que pour trouver une solution claire, il faut identifier clairement le problème.
En conclusion, Brian Cookson demande à tous d'assumer ses responsabilités. Chacun doit, dans la mesure du possible, éviter l'incident de quelque nature qu'il soit. Pour lui, cela signifie que les voitures doivent dépasser en sécurité, comme les voitures. Les fans, eux, doivent suivre la course "correctement, sans causer de danger aux coureurs". Pour Brian Cookson, toutes ses dimensions ont été mises en lumière lors de la tragédie survenue dimanche sur les routes françaises. L'UCI travaille donc en ce sens, ce que ne manque pas de rappeler Cookson. Le Britannique déclare ainsi que des changements dans les règlements et des recommandations vont intervenir bientôt. Cependant, d'après le président de l'UCI, les règles et les recommandations ne peuvent pas "réguler le comportement humain". Pour finir, Cookson dit : "Nous devons tous nous rappeler que nous avons une responsabilité pas seulement pour notre propre sécurité, mais aussi pour la sécurité des autres personnes autour de nous".
Source : UCI