Route/Bilan - Succès à gogo et le WorldTour pour Alpecin-Deceuninck !
Par Jules DERENNE le 28/12/2022 à 07:20
Cyclo-cross, route, VTT, gravel… Les hommes de l’équipe Alpecin-Deceuninck ont occupé tous les terrains cette saison. Et la quantité a été au rendez-vous puisque, rien que sur l'exercice routier, l’équipe belge a une nouvelle fois passé la barre des trente bouquets (34 victoires en 2022, 33 en 2021) et a rempli les objectifs confiés à ses leaders sur les classiques flandriennes et dans les Grands Tours. Les résultats placent la structure évoluant en ProTeam parmi les dix meilleures équipes du WorldTour. La saison prochaine, elle fera d'ailleurs ses grands débuts dans la première division.
Vidéo - Mathieu Van der Poel a remporté un 2e Tour des Flandres
Finishing @LeTour in style ðŸ˜ðŸ¥‡#TDF2022 pic.twitter.com/Wv5P9pzqjs
— Jasper Philipsen (@JasperPhilipsen) July 24, 2022
Giro, Tour, Vuelta : Alpecin-Deceuninck réalise le Grand Chelem
Peu d’équipes goûtent à une victoire sur les Grands Tours. Alpecin-Deceuninck l’a fait sur les trois courses de trois semaines qui jalonnent la saison cycliste. La première participation au Tour d’Italie 2022 de la ProTeam belge a été un grand cru avec trois victoires d’étapes (Mathieu van der Poel, Stefano Oldani et Dries de Bondt) et le port du maillot rose pendant les trois premières journées. L’équipe de Christoph Roodhooft a enchaîné ce beau printemps avec deux victoires au Tour de France puis deux autres sur La Vuelta.
Mathieu van der Poel : ni triomphant, ni décevant
De retour avec succès sur le cyclo-cross sur la Coupe du monde au mois de novembre, la saison route de Mathieu van der Poel est difficile à évaluer. Ni triomphant, ni décevant, le champion néerlandais a soufflé le chaud et le froid. Après une préparation hivernale embêtée par des soucis physiques, le leader a inauguré son exercice 2022 par une très belle note à Milan San-Remo (3e). Le printemps a ensuite souri au petit fils de Raymond Poulidor : victoire d’À Travers la Flandre puis un second sacre début au Tour des Flandres après un sprint serré face à Dylan van Baarle (INEOS Grenadiers) et Valentin Madouas (Groupama-FDJ).
Surfant sur sa forme printanière, Van der Poel décroche son premier maillot rose de sa carrière en remportant la première étape du Tour d’Italie. On croit alors le Néerlandais parti pour une saison fructueuse lorsqu’il pose ses roues au Danemark au départ du Tour de France. Mais la Grande Boucle tourne au calvaire pour le leader de la formation belge. Van der Poel traîne sa misère dans les dernières positions du peloton quand Wout van Aert (Jumbo-Visma) domine d’une main de maître la première semaine. Il met pied à terre au départ de la 11e étape.
Sa fin de saison axée sur les Championnats du monde en Australie débute bien avec une victoire au GP de Wallonie, début septembre. Et puis patatras au départ de la course en ligne. Le chef de file des Pays-Bas se retire après 25 kilomètres de course. L’échec sportif se transforme en affaire extra-sportive lorsqu'on apprend sa nuit au poste de police après avoir été soupçonné d’agresser deux jeunes filles venues le déranger pendant son sommeil. "Bien sûr que je regrette ce qui s'est passé. Je suis aussi en faute, je l'admets. Je n'aurais pas dû faire ça", admettra-t-il au moment de sa convocation devant la justice.
Tim Merlier dans l'ombre de Jasper Philipsen
Le match avait été serré en 2021. Cette année, il n’y pas eu photo entre Jasper Philipsen et Tim Merlier. Les deux sprinteurs d’Alpecin-Deceuninck n’ont pas connu la même trajectoire cette saison. Tim Merlier a certes scoré à six reprises dont une étape sur Tirreno-Adriatico et la Minerva Classic Bruges-La Panne mais a manqué un peu "de confiance" en ses capacités de dominer les sprints massifs. Le champion de Belgique est ressorti bredouille de La Vuelta (deux podiums).
À la différence, son compatriote Jasper Philipsen a été dans la lumière tout au long de la saison. Démarrant fort avec deux victoires à l’UAE Tour, le Belge a préparé parfaitement son rendez-vous avec le Tour de France. Le sprinteur de 24 ans a apporté deux victoires à sa formation dont la prestigieuse dernière étape aux Champs-Élysées. Avec À Travers le Houtland et Paris-Bourges glanés en fin d’année, Philipsen a passé pour la deuxième saison consécutive la barre des dix victoires. Il est le troisième meilleur sprinteur du peloton derrière Fabio Jakobsen (Alpha Vinyl Quick Step / 13 victoires) et Olav Kooij (Jumbo-Visma / 12 victoires).
La révélation Jay Vine pendant La Vuelta
Spécialiste des sprints et des classiques pavés, l’équipe Alpecin-Deceuninck s’est aussi illustrée en montagne avec le seul grimpeur de son effectif ! Arrivé en 2021, l’Australien a été la belle révélation de la fin de saison pendant La Vuelta. Le grimpeur a remporté deux étapes de montagne en première semaine. Une en résistant au retour de Remco Evenepoel (Quick-Step Alpha Vinyl), l’autre face à des gros morceaux comme Marc Soler (UAE Team Emirates) et Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) dans une échappée. Ces deux succès lui l’ont ouvert les portes du clan de Tadej Pogacar (UAE-Team Emirates) où il sera un élément important dans le dispositif en altitude.
âœï¿½'� We're delighted to announce the signing of @JayVine3 🇦🇺 on a two-year deal.
— @UAE-TeamEmirates (@TeamEmiratesUAE) November 3, 2022
Welcome Jay!
Full story👇https://t.co/geBmd6HmZc#UAETeamEmirates #WeAreUAE pic.twitter.com/Rw3TRI3lnv
Une place en WorldTour méritée
Année après année, saison après saison, Alpecin-Deceuninck voit ses efforts récompensés. La saison prochaine, la structure des frères Roodhooft, à la base fondée pour faire du cyclo-cross, roulera parmi les meilleures sur toutes les courses du calendrier UCI. "Il y a cinq ans, nous étions une équipe Continentale. Puis on est passé pro et nous voilà en WorldTour. Je pense que c’est notre plus grande victoire pour mon frère et moi", avait confié Christopher, le manager général, chez Eurosport. Avec l'arrivée d'importants sponsors, la présence d'une star en la personne de Mathieu van der Poel qui a tissé une relation confiance avec ses managers et une culture du sprint développée autour de Jasper Philipsen, la formation belge a trouvé les ingrédients pour faire une recette du succès. L'année 2022 a été la confirmation de celle de l'an dernier, véritable tournant dans l'évolution de la ProTeam.
Sa marque de fabrique axée sur les classiques et les victoires d'étapes sur les Grands Tours ne devrait pas être bouleversée en 2023 malgré les départs de Tim Merlier (Soudal-Quick-Step), Jay Vine (UAE Team Emirates) et du prometteur Sjoerd Bax (UAE Team Emirates). La formation belge a recruté des coureurs avec du palmarès à l'image de Soren Kragh Andersen (Team DSM) - double-vainqueur d'étape sur le Tour de France -, le sprinteur Kaden Groves (Team BikeExchange-Jayco) ou encore Quinten Hermans (Intermarché-Wanty-Gobert).