Paris 2024 - Benjamin Thomas : «Route et piste... de plus en plus compliqué !»
J-6 pour les pistards ! C'est le lundi 5 août que les premiers tours de roue se feront dans l'enceinte du Vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines, là où les Français avaient brillé lors des Championnats du monde 2022. En attendant, les athlètes qui représenteront la France lors des épreuves de piste doivent s'impatienter en voyant leurs compatriotes, dont ceux du VTT, remporter des médailles devant un public au rendez-vous. Benjamin Thomas, coureur alternant la piste et la route, était présent ce mardi en conférence de presse au camp de base des équipes de France de Cyclisme, dans les Yvelines. Le Français disputera 3 épreuves : la poursuite par équipe, l'américaine et l'omnium.
Vidéo - Benjamin Thomas au micro de Cyclism'Actu avant SES Jeux
"Niveau chrono, ça va bien, très bien !"
Cela fait des années qu'on en parle, et maintenant on y est...
Benjamin Thomas : "On y est enfin, à quelques jours de démarrer les JO à Paris et cela fait du bien d'arriver à la fin de la préparation qui a été longue et qui s'est bien passée. On a bien profité de ces semaines pour bien travailler et arriver en forme ici, maintenant, impatient de démarrer."
On ne vous voit plus trop sur la route... Comment ça va ?
"Depuis le Giro que j'ai quitté en étant malade, j'ai récupéré avant de commencer le travail sur la piste. J'ai été aux Championnats de France (route) mais je savais qu'avec la préparation sur la piste, cela serait compliqué d'y performer. Et depuis, je n'ai jamais fait autant de piste de ma vie, niveau chrono, ça va bien, voir très bien. Là, on est dans la récupération, on sort d'un gros stage à Roubaix, où j'ai fini pas mal fatigué."
C'est le plus gros objectif de votre carrière ?
"C'est le plus gros objectif pour l'instant de ma carrière après je n'en fait pas une fin en soi, derrière ça continuera mais c'est clair que j'ai envie de performer, de me faire plaisir, et que ce qu'on a mis en place paye. Le résultat, je ne peux pas le savoir à l'avance, cela serait trop facile mais on s'est donné les moyens d'être performants à la maison et je n'aurais, quoi qu'il arrive, pas de regrets."
"Un sacrifice... Surtout pour mon équipe"
Comment on gère à la fois la route et la piste ?
"C'est compliqué d'être performant sur les deux tableaux. Sur la route, cela roule de plus en plus vite, c'est dur d'avoir sa place pour des coureurs comme moi. Cette saison, j'arrive à remporter une victoire, quelques accessits mais c'est sûr que la préparation de la piste m'a demandé beaucoup de temps, j'ai annulé quelques courses sur route. Après, je suis convaincu que la complémentarité entre les deux disciplines est importante, avant le Giro, j'ai été deux semaines sur la piste pour retrouver des automatismes et derrière sur le Tour d'Italie, ça a marché. Quand on prépare des JO où l'on court en américaine, en poursuite et en omnium, je ne peux pas me démultiplier donc faire des courses sur route à côté. C'est un sacrifice, surtout pour mon équipe, qui est privée d'un coureur."
Un œil sur la course en ligne samedi ?
"Oui, oui, là quand on est arrivés, on a vu Julian, Christophe, Valentin, Kévin... D'être ici tous ensemble, c'est boostant et je pense qu'eux, ils passent la semaine plus rapidement de ne pas être seuls. Il y a aussi le BMX etc... Cela permet aussi de prendre les énergies positives. Déjà, le VTT nous a donné envie de monter sur le vélo et de démarrer nos compétitions. Retrouver des routiers, c'est sympa."
Ces médailles en VTT, cela insuffle le bon élan ?
"Oui et surtout, ça enlève de la pression. A Tokyo, j'avais mal vécu le fait de toutes les disciplines avant moi s'étaient un peu loupées. Quand on avait commencé la piste, il n'y avait pas encore de médailles et cela avait pesé dans la gestion de l'événement. Là on arrive, et l'équipe de France fait une très bonne entrée dans les Jeux, et on a envie d'apporter notre pierre à l'édifice. La pression qui pouvait être négative se transforme en adrénaline et c'est positif."
"La 4e place à Tokyo, ça va être difficile de faire pire"
Les objectifs ?
"Oui il y a les objectifs, mais moi je suis vraiment là pour kiffer et me faire plaisir sur le vélo, c'est comme ça que je marche le mieux. Avec les collègues, on va essayer d'aller chercher le meilleur temps possible en poursuite et on a aucune pression parce qu'on n'est pas les favoris. Sur les deux autres courses... j'ai gagné des Championnats d'Europe, j'ai perdu des JO, j'ai tout connu sur l'omnium. La 4e place à Tokyo, ça va être difficile de faire pire. Sur l'américaine, on a nos repères, on a hâte d'être sur la piste."
Une médaille d'or pour vous et une sur la route ?
"Oui, oui, déjà que le week-end se passe super bien pour nos collègues de la route. Il y a aussi les filles qui peuvent aller chercher un bon résultat. Je pense qu'ils vont vraiment être transcendés par l'ambiance au bord des routes. Il va faire beau, il va y avoir un public de fou dans les rues de Paris. Et puis nous on va essayer d'aller chercher le plus de médailles possibles et un titre, ça serait extraordinaire. Cela fait beaucoup d'Olympiades qu'on attend ça."
Est-ce que tu te rends compte des JO en France ?
"Non, je ne me rends pas forcément compte du truc. Je le vis vraiment du côté positif. Je sais que j'ai pu souffrir dans le passé de toute cette pression donc là, je suis plus détendu, beaucoup plus serein. Ce n'est que du plaisir."