Paris-Roubaix - Mathieu van der Poel vient à bout de Tadej Pogacar... quel duel !
Par Arthur DE SMEDT le 13/04/2025 à 17:00
Un Paris-Roubaix de légende et un Mathieu van der Poel historique ! Lancé à plus de 100 km de l'arrivée, le duel tant attendu entre le Néerlandais d'Alpecin-Deceuninck et Tadej Pogacar (UAE Team Emirates XRG) a bien eu lieu ce dimanche 13 avril et a tenu toutes ses promesses sur les routes de l'Enfer du Nord. Après s'être rendus coup pour coup, les deux homme se sont retrouvés en un contre un à moins de 50 km de l'arrivée... et leur mano à mano a probablement basculé 10 bornes plus loin, lorsque le champion du monde a loupé un virage et laissé filer le double tenant du titre. Vingt secondes séparaient alors les deux champions, et si on a un temps cru que le Slovène pourrait revenir, la classe et la technique de MVDP ont fini par faire la différence dans le final, malgré une crevaison dans le Carrefour de l'Arbre. Van der Poel a pu savourer et s'impose finalement en solitaire dans le Vélodrome André-Pétrieux avec 1'18" d'avance sur son grand rival, remportant son 3e Paris-Roubaix de suite et rejoignant dans l'histoire de l'épreuve Francesco Moser (1978-1980) et Octave Lapize (1909-1911). MVDP égalise avec Pogi : 8 Monument partout entre les deux stars du cyclisme !
Vidéo - L'arrivée victorieuse de Mathieu van der Poel devant Pogacar
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Pedersen encore sur le podium, WVA au pied... aucun Français dans le top 20 !
Une course qui restera dans les mémoires avec de multiples rebondissements, Pogacar déclenchant les hostilités avant même la Trouée d'Arenberg à plus de 100 km de l'arrivée ! La troisième place sur le podium s'est jouée entre Mads Pedersen, Wout Van Aert et Florian Vermeersch, qui se sont montrés les plus forts du groupe de poursuite... et c'est le Danois qui a été le plus rapide et monte comme l'an passé sur la boîte. Une juste récompense pour celui qui aurait sûrement pu se mêler à la lutte avec les deux premiers sans une crevaison à 70 km du but. Jamais vraiment dans le coup pour la gagne et toujours à contre-temps, le Belge Wout Van Aert échoue au pied du podium. A une exception près, la logique du Tour des Flandres a été respectée, avec les mêmes quatre premiers au classement.
Un temps à l'avant avec les deux cadors, Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) a explosé à 50 bornes pour finir à la 11e place. Comme on pouvait s'y attendre, les Français n'ont pas existé, le premier d'entre eux, Florian Dauphin (TotalEnergies), se classant 25e pour sa première participation.
??? ??@mathieuvdpoel conquers Roubaix for the third year in a row!
— Paris-Roubaix (@parisroubaix) April 13, 2025
⏪ Relive the last kilometre of #ParisRoubaix 2025 ?
??? Troisième victoire consécutive pour ??@mathieuvdpoel qui entre dans l’histoire de #ParisRoubaix ?
⏪ Revivez le dernier kilomètre pic.twitter.com/XdInEAUlCW
Le résumé de la course
C'est sur les coups de 11h10 que le départ réel de cette 122e édition est donné depuis Compiègne, sous un temps nuageux mais sans pluie. Cette dernière est cependant tombée durant la nuit, même si la majeure partie des secteurs pavés devraient malgré tout être secs ce dimanche. Comme toujours, la lutte pour former l'échappée du jour est très intense. Après plusieurs offensives et kilomètres, un groupe de huit coureurs parvient à prendre ses distances avec le peloton. Même s'il y a plusieurs relances derrière, on tient bien la bonne échappée de cet Enfer du Nord 2025 ! Et on y retrouve malheureusement aucun Français, mais Jasper De Buyst (Lotto), Kim Heiduk (Ineos Grenadiers), Markus Hoelgaard (Uno-X), Oier Lazkano (RedBull-Bora), Jonas Rutsch (Intermarché-Wanty), Abram Stockman (Unibet Tietema), Rory Townsend (Q36.5) et Max Walker (EF Education).
Ce groupe prend jusqu'à 3 minutes de marge, puis la situation se stabilise alors qu'on se dirige vers les premiers secteurs du jour, après environ 100 kms de course. A l'excpetion d'un léger contre-temps pour Wout Van Aert, retardé par une chute mais qui fait son retour dans le peloton ensuite, pas grand chose à signaler sur cette première partie asphaltée, relativement épargnée par les chutes ou incident par rapport à d'habitude... jusqu'à l'arrivée au premier secteur de Troisvilles à Inchy ! Au sein du peloton, Jasper Stuyven (Lidl-Trek), Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) et Laurence Pithie (RedBull-Bora) vont au sol juste avant d'entamer les premiers pavés. On observe également que les côtés du pavé sont boueux.
Filippo Ganna crève puis fait son retour... Pogacar et MVDP lancent les hostilités avant Arenberg !
INEOS Grenadiers emmène dans ce premier secteur... mais Filippo Ganna crève et perd du temps ! Tadej Pogacar et Mathieu van der Poel sont eux dans les premières positions. C'est déjà un chantier ! Les premiers secteurs s'enchaînent à 150 km de l'arrivée, et Lidl-Trek prend désormais les commandes pour Mads Pedersen. Ganna est lui en galère et pointe à près d'une minute du peloton, dans un groupe où Jasper Philipsen est aussi retardé. La course est déjà bien lancée et ça ne devrait plus débranché désormais. On a déjà franchi 5 secteurs, et une nouvelle grosse chute survient à l'arrière du peloton (136 km restant). Alexander Kristoff (UNO-X) est notamment impliqué, alors que le groupe Ganna opère finalement la jonction après une grosse poursuite. Anthony Turgis (TotalEnergies) tente lui d'anticiper mais est rapidement repris.
On assiste alors à un léger retour au calme, la situatio se stabilise. Alpecin-Deceuninck mène la danse derrière l'échappée, et l'écart se réduit à près d'une minute alors qu'on s'approche de la première partie décisive de la course ! L'enchainement des secteurs d'Haveluy à Wallers puis de la Trouée d'Arenberg va constituer un premier tournant, et la tension monte logiquement à bientôt 100 bornes de l'arrivée. Le premier nommé est entamé tambour battant, Mads Pedersen accélère dans un premier temps... et le Danois est ensuite contré par Tadej Pogacar ! Le Slovène lance les hostilités à 103 km et est tout de suite pris en chasse par Van der Poel, qui prend d'ailleurs un relais. Logiquement, on assiste à un gros écrémage et des cassures, et une vingtaine de coureurs seulement compose le premier peloton. Ganna est notamment absent, l'Italien pointant dans un 2e groupe plus fourni
Van der Poel intenable après Arenberg... Pogacar grimace, Van Aert craque
Après 7 km d'asphalte, c'est ensuite la fameuse Trouée d'Arenberg qui se présente, avec sa nouvelle approche modifiée pour réduire la vitesse d'entrée. L'échappée ne possède plus que 20 secondes d'avance sur le groupe Pogacar-MVDP, qui est repris de justesse par le peloton Ganna avant d'entamer ce secteur myhtique. Dès les premiers mètres, Pogacar accélère et place en tête ! Le champion du monde est suvi par la plupart des cadors, et c'est ensuite MVDP qui fait à fond la 2e partie. Wout Van Aert a du mal suivre le rythme. L'échappée est sans surprise reprise, et Van der Poel en remet une belle dès qu'on revient sur la route, à la sortie. Le peloton a logiquement implosé, il y en de partout. On compte environ 20 coureurs à l'avant, mais pas de Wout Van Aert, en chasse à quelques secondes alors que le Néerlandais continue d'harceler ses rivaux. Le rythme est effréné, pas un temps mort pour récupérer de cette portion difficile.
A la sortie de secteur de Wallers à Hélesmes, plus connu sous le nom de Pont Gibus, au moment où Stefan Küng et Van Aert s'apprêtent à enfin revenir, Van der Poel replace une énorme mine ! Sa stratégie semble d'épuiser Pogacar sur le plat et l'asphalte, et si le Slovène parvient à s'arracher comme rarement pour raccrocher les wagons, il commence à grimacer. Seuls Pedersen, Philispen et Stefan Bissegger (Decathlon AG2R) arrivent à suivre ce duo, et on retrouve donc cinq hommes à l'avant avec 30 secondes d'avance sur un groupe de poursuivants avec Van Aert et Küng, à 80 km de la ligne.
Pedersen et Bissegger crèvent... Pogacar pris en sandwich entre MVDP et Philipsen
Après plusieurs minutes chaotiques, la situation s'éclaircit enfin un peu, l'entente dans le quintet de tête étant très bonne désormais. Tout le monde passe ses relais, et l'écart avec le groupe de chasse s'agrandit. La Visma mène notamment la poursuite avec Brennan et Van Aert, mais leur retard dépasse la minute à 73 km. Et un nouveau tournant survient dans le secteur 4* de Tilloy à Sars-et-Rosières, avec la crevaison de Mads Pedersen ! Terrible pour le Danois, alors que Pogacar accélère au même moment. Gêné par l'incident de Pedersen, Van der Poel patiente avant de refaire son retard. Les deux hommes sortent seuls de ce secteur pavé, mais sont vite rejoints par un excellent Jasper Philipsen. L'équipe Alpecin-Deceuninck joue sur du velours et a toutes les cartes en main pour viser un 3e Paris-Roubaix de suite.
Derrière, Pedersen est repris par le groupe de contre après avoir été dépanné, tandis que Bissegger est lui aussi victime d'un incident. On retrouve donc un groupe de 10 en poursuite à 1'10", avec Pedersen, Bissegger, Brennan, Van Aert, Florian Vermeersch, Küng, Tim Van Dijke, Mike Teunissen, Jonas Rutsch et Markus Hoelgaard, seul rescapé de l'échapée matinale. Sauf incident, le podium est d'ores et déjà connu, reste à savoir dans quel ordre. C'est ensuite au tour de Stefan Küng de subir une crevaison au pire moment, alors que Pedersen accélère, revanchard, et qu'on entre dans les 50 dernière bornes. Le trio de tête collabore bien et maintient son avance à 1'20" sur les 7 poursuivants restants jusqu'au prochain secteur classé 5* : Mons-en-Pévèle. Malchanceux, Küng, Teunissen et Van Dijke pointent eux à plus de 2 minutes et peuvent dire adieu au top 10.
Philipsen craque... Pogacar loupe un virage, MVDP s'envole vers la victoire ?
Très exigeant et en faux plat montant, ce secteur mythique voit Pogacar et MVDP se rendre coup pour coup... et c'est Philipsen qui en fait les frais ! Moins à l'aise sur ces portions montantes, le Belge craque sur une attaque de son coéquipier. Pogacar semble s'être refait la cerise et ne manque pas cette opportunité de l'écarter définitivement pour se retrouver en 1 contre 1 avec MVDP, une situation bien plus confortable. Les deux hommes ressortent avec 20" de marge sur Philipsen, qui ne semble pas en mesure de revenir... le duel tant attendu va bien avoir lieu ! A 40 km, ils portent même leur avance à 45" sur Philipsen, qui a explosé et va certainement se faire reprendre par le contre emmené par Van Aert à 1'30".
Mais un nouveau tournant intervient déjà à 38 km : Pogacar rentre bien trop vite dans un virage serré et tombe dans les barrières ! Le Slovène ne semble pas touché, mais il met du temps à repartir. S'il a été gêné, Van der Poel le négocie mieux et passe tel un acrobate. La victoire s'est peut-être jouée ici : les deux cadors sont désormais séparés de 20 secondes, chacun est livré à lui-même et le mano à mano s'annonce épique. Il reste moins de 8 secteurs, et l'écart reste globalement stable, même si Pogacar semble grappiller secondes après secondes.
Van der Poel roi de Paris-Roubaix pour la 3e fois de suite !
Une tendance qui finit par s'inverser dans les parties techniques, MVDP pilotant mieux et creusant mètres après mètres sur son rival. Alors que l'écart grimpe à 30 secondes, Pogacar doit changer de vélo à 21km et son mécanicien perd du temps en plus. Avec plus d'une minute d'avance au moment d'aborder le Carrefour de l'Arbre, le match semble cette fois définitivement plié, sauf incident... et Van der Poel est d'ailleurs victime d'une crevaison à la sortie de ce dernier gros secteur ! Mais sa voiture est heureusement pour lui juste derrière, et MVDP perd très peu de temps. A peine le temps de se faire une frayeur que le Batave repart, conservant toujours sa minute d'avance. Plus rien ne semble plus pouvoir se mettre en travers de son 3e sacre.
Le seul suspense restant concerne la dernière place sur le podium. Un trio composé de Mads Pedersen, Wout Van Aert et Florian Vermeersch émerge après le Carrefour de l'Arbre et va se jouer cette place sur la boîte.
