Paris 2024 - Florian Rousseau : «On est la première nation de cyclisme»
Comme à l'issue de chaque édition des Jeux olympiques, c'est l'heure de tirer les bilans pour les dirigeants de chaque fédération. Avec neuf médailles décrochées, dont trois en or, le cyclisme a clairement réussi ses JO de Paris 2024, malgré une seconde semaine décevante pour la piste (un seul podium). Directeur du programme olympique à la Fédération Française de Cyclisme (FFC), Florian Rousseau a dressé un premier bilan de cette quinzaine olympique pour le vélo tricolore.
Vidéo - Florian Rousseau... son bilan à chaud des JO 2024
"On est très satisfaits du bilan global de cette équipe de France de cyclisme"
Quel est le bilan à l'issue des Jeux olympiques de Paris 2024 ?
Florian Rousseau : Le bilan global est très bon. On est la première nation du cyclisme, la France est médaillée dans les cinq disciplines (route, piste, VTT, BMX Racing et BMX Freestyle, ndlr), on a contribué à l'objectif qu'avait fixé le président de la République (finir dans le top 5 au tableau des médailles, ndlr). Le triplé en BMX, les médailles sur la route, le titre de championne olympique de Pauline Ferrand-Prévot, le premier sacre sur la piste depuis 24 ans avec Benjamin Thomas... on est très satisfaits du bilan global de cette équipe de France de cyclisme.
"La Fédération est derrière Mathilde Gros, on pense beaucoup à elle"
Quel était votre objectif avant ces JO ?
Faire mieux qu'à Tokyo (sourire). Passer de deux médailles à Tokyo à neuf ici, avec trois titres de champion olympique, c'est exceptionnel. Avec le président de la FFC (Michel Callot), on s'était fixé six médailles, mais c'était un objectif qu'on n'avait jamais communiqué afin de ne pas mettre de pression aux athlètes et au staff. Je pense qu'on a bien fait de l'aborder comme ça puisqu'il y a eu ces neuf médailles.
Sur la piste, le bilan est-il à la hauteur des attentes ?
Le bilan est bon pour la piste puisque ça faisait 24 ans qu'on attendait un titre de champion olympique. Sur les épreuves par équipes, on n'est pas passé au travers, il n'y a pas de contre-performances, on n'a pas à rougir de nos résultats. Après, ça a été difficile pour Mathilde Gros alors que tous les signaux étaient au vert jusqu'à la veille des compétitions. L'évènement est grand et pas facile à gérer, elle avait beaucoup de responsabillités. La Fédération est derrière elle, on pense beaucoup à elle, ça va être très difficile car c'était son objectif.
"Il n'y a pas de surprise pour le sprint français"
On a eu l'impression d'une ambiance pesante cette semaine à la piste...
Une ambiance pesante ? Non, il y a toujours cette atmosphère sur la piste, il y a toujours beaucoup de concentration. On peut avoir l'impression que les entraîneurs sont fermés, mais c'est surtout de la concentration.
Le fait que l'équipe de France de sprint n'obtienne aucune médaille, ce qui n'était pas arrivé depuis Barcelone en 1992, ce n'est pas décevant ?
Il n'y a pas de surprise pour le sprint français. La déception est pour Mathilde puisqu'elle avait été championne du monde, et en ce qui concerne le sprint masculin, le collectif a disputé la finale pour la médaille de bronze et il n'y avait pas d'attente vis-à-vis de nos sprinteurs en individuel. Il n'y a pas eu de podium en Coupe du monde ces deux dernières années, il n'y a pas de surprise dans ce sport. Il y a certainement tout un travail de fond à faire, de formation, de détection, mais on va prendre le temps. Je ne vais pas lancer des choses comme ça car il ne faut pas réagir à l'émotion.
"Certains athlètes - ils se reconnaîtront - n'ont pas pris leurs responsabilités"
Certains sprinteurs ont clairement dit que ça avait été une olympiade très compliquée, avec des changements dans le staff qui n'avaient pas été compris. Ça a pu jouer ?
Il y a eu quelques changements et quelques ajustements, il y a eu des départs qui étaient plutôt volontaires. L'organisation fédérale a pris en compte les besoins des athlètes, on s'est adapté, mais certains - ils se reconnaîtront - n'ont pas pris leurs responsabilités. Le système ne les a pas contraints.
Que va devenir Florian Rousseau après ces Jeux olympiques de Paris 2024 ?
Ma mission n'est pas terminée, j'ai encore un bilan à faire. Après, je suis agent de l'État, j'ai un contrat de préparation olympique et celui-ci s'arrêtera à la fin de l'année.