La Vuelta - Esteban Chaves impressionne, déjà des écarts !
Par Romain MICHEL le 23/08/2015 à 17:36
Après un contre-la-montre par équipes inaugural qui ne comptait pas pour le classement général, La Vuelta commence réellement aujourd'hui avec une première arrivée en bosse. Les organismes vont être mis à contribution avec un final musclé qui devrait sourire à un puncheur. L'ascension finale menant à Caminito Del Rey, longue de trois kilomètres à plus de 8% de moyenne, offrira le maillot rouge à celui qui levera les bras au sommet. Autant dire que ce sera compliqué pour Peter Velits de conserver son bien, acquis hier.
Six coureurs forment la première échappée de cette Vuelta
Le peloton s'élance d'Alhaurín de la Torre sous un grand soleil. Dès le baisser du drapeau, les équipes Colombia-Coldeportes et Caja Rural sont très actives en tête de course. Les deux formations invitées tentent de se mettre en évidence dès les premiers kilomètres de route. Alors que le rythme ne faiblit pas et continue d'être soutenu, Matteo Pelucchi, le sprinteur en forme de l'équipe IAM, vainqueur à deux reprises sur le dernier Tour de Pologne, est victime d'une lourde chute. La bonne échappée se dessine après vingt kilomètres de course, elle se compose de six coureurs : Jose Gonçalves (Caja Rural), Bert-Jan Lindeman (LottoNL-Jumbo), Matteo Montaguti (Ag2r - La Mondiale), Nelson Oliveira (Lampre-Merida), Walter Pedraza (Colombia-Coldeportes) et Davide Villella (Cannondale-Garmin).
Le peloton se relève et décide de laisser partir les six courageux, qui vont ouvrir la route une bonne partie de la journée. Derrière c'est le cauchemar pour le véloce italien Matteo Pelucchi, qui se ressent de sa chute et doit mettre pied à terre dès le premier jour. Un coup dur pour la formation suisse qui misait beaucoup sur son sprinteur pour remporter une étape au cours de ces trois semaines. Après une heure de course, 41.2 kilomètres ont été parcouru. Les coureurs ont ralenti, après un départ ultra-rapide. L'écart grimpe à plus de trois minutes, puis se stabilise sous l'impulsion d'un peloton, pas décidé à laisser beaucoup d'avance aux fuyards. A l'arrière, une nouvelle chute secoue les cyclistes de La Vuelta. Parmi les principaux concernés : Andrew Talansky (Cannondale-Garmin) et Sergio Henao (Team Sky), mais tout le monde repart sans blessures apparentes.
Une impressionnante chute scinde le peloton en deux, Nibali retardé
Après deux heures de course, et un peu plus de 80 kilomètres parcourus, l'avantage des six hommes de tête commence à décroître petit à petit. Formations favorites sur ce genre d'arrivée, Movistar, pour Valverde, et Katusha, pour Joaquim Rodriguez, viennent se porter en tête de peloton et assument leurs responsabilités. L'écart passe pour la première fois sous les deux minutes, à un peu moins de quarante bornes de la fin, et laisse guère d'illusions aux hommes de tête sur leurs chances de réussite. C'est alors qu'une impressionnante chute vient couper le peloton en deux. De nombreux coureurs sont au sol et touchés. Nacer Bouhanni, Peter Sagan et surtout Vincenzo Nibali sont recensés parmi les leaders à terre.
Le Requin de Messine met beaucoup de temps avant de repartir et s'énerve de ne pas voir arriver de vélo de secours. Attendu par de nombreux équipiers, Nibali reprend la route, largué à plus d'une minute du groupe principal. A l'avant, Gonçalves décide de s'isoler et lâche les hommes qui l'accompagnaient. La chute a fait des dégâts, et les plus amochés sont David Tanner (IAM) et Przemislaw Niemiec (Lampre-Merida), qui restent sur le bitume et ne devraient pas reprendre la route. Journée noire pour l'équipe IAM qui perd deux éléments en une seule étape. Pendant ce temps, Valverde et Rodriguez profitent de la jonction avec la contre-attaque pour prendre les bonifications du sprint intermédiaire. Après un dernier gros relais de Zeits, et l'aide des voitures suiveuses, Vincenzo Nibali retrouve sa place aux côtés des autres favoris de la course. Un gros effort fourni par le champion d'Italie qui montre ses ambitions dans la course au maillot rouge. Devant, l'homme de tête doit rendre les armes à moins de dix bornes de la ligne.
Esteban Chavès le plus costaud, les leaders montrent les dents !
Toutes les équipes des leaders tentent de mettre leur atout numéro un dans les meilleures dispositions au pied de la bosse finale. Sky, Katusha et Movistar se relaient en tête de peloton. Dès le pied de l'ascension finale, c'est Cyril Gautier qui allume la première mèche. Le Breton résiste bien et fait le pied de la bosse en ouvreur, mais Quintana change de rythme à trois bornes de la fin. Le Colombien, qu'on avait critiqué pour son attentisme sur le Tour, place des banderilles dès la première bosse. Roche, Dumoulin et Meintjes relancent l'allure et forment un quatuor de tête. Un quatuor qui devient trio puisque Meintjes ne peut suivre. Sicard et Dan Martin tentent de sortir du groupe de contre, mais le plus impressionnant est Chaves, qui effectue le saut en quelques secondes. A peine revenu devant, le grimpeur de l'équipe Orica-GreenEDGE fait mal à tout le monde, et surtout à Nairo Quintana qui peine en dernière position. Derrière, c'est l'enterrement de première classe pour les autres favoris de La Vuelta.
Chaves continue son forcing dans les forts pourcentages et fait exploser Quintana, puis Nicolas Roche. Seul Tom Dumoulin s'accroche à la roue du petit colombien. Le final, plus plat, est favorable au rouleur de la Giant-Alpecin, mais le Néerlandais, en bout de course, ne peut déboiter son adversaire. Chaves, en costaud, s'offre la première étape de cette Vuelta et creuse déjà des écarts. Derrière les favoris arrivent tous un par un ! Cette première bosse, pas très longue, à déjà fait la sélection parmi les prétendants au maillot rouge. Joaquim Rodriguez, le plus fort à l'arrière, reprend Quintana sur la ligne, pendant que Froome, Valverde et Moreno concèdent quelques secondes. Le duo Aru/Landa perd un peu plus de temps, alors que Nibali, après sa longue poursuite, arrive à plus d'une minute de ses adversaires.
Les classements complets sont à retrouver sur le site officiel de La Vuelta.