ITW - Terpstra sauve les classiques pour OPQS
Par Antoine PLOUVIN, à Roubaix le 13/04/2014 à 19:13
Vidéo - Niki Terpstra remporte Paris Roubaix 2014
Son équipe avait prévenu : Niki Terpstra était probablement dans « la forme de sa vie ». C’est ce qu’avait annoncé Tom Boonen vendredi en conférence de presse, à Courtrai au sujet de son coéquipier. Le néerlandais d'Omega Pharma-Quick Step donne raison à son « leader » ce dimanche en remportant l'édition 2014 de Paris-Roubaix. Parti en solo dans le final, il a su résister au groupe de poursuivants qui menait la chasse derrière lui. Alors qu'il terminait cinquième en 2012 et troisième l’an passé, Terpstra poursuit sa progression, en montant cette fois-ci sur la plus haute marche du podium, pour sa plus grande joie.
« Dans le dernier secteur, Wilfried Peeters m’a dit d’attaquer. C’est ce que j’ai fait 20’’ plus tard. C’était le bon moment ! Je pense que Wilfried a déjà gagné ici une cinquantaine de fois… (rires) Il sait analyser la situation, jauger les états de forme de chacun. C’était la bonne stratégie car nous avions Tom (Boonen) derrière pour le sprint. Je n’entendais pas les écarts dans l’oreillette. Je ne savais pas trop où j’en étais et puis à un moment, je me suis retourné et j’ai vu qu’il y avait un réel écart. Mais je n’ai commençais à y croire qu’au tout dernier virage. »
Pas une surprise
Terpstra est dans la forme de sa vie. C’est sûr. Déjà en début d’année, il avait remporté le Tour of Qatar en s’y adjugeant la première étape. Depuis il a levé les bras à Waregem, à A Travers les Flandres, en dominant l’épreuve. Deux jours plus tard, dans un superbe Grand Prix E3 Harelbeke, il termine deuxième derrière un Sagan imbattable au sprint. Et puis on a cru qu’il était un peu sur le déclin, que sa forme allait décroissante, après avoir atteint son zénith. Il dispute les 3 Jours de La Panne pour se préparer au Tour des Flandres. Grand favori, notamment avec le contre-la-montre final, il se loupe et n’en termine que quatrième. Au Ronde, il loupe la première sélection dans l’enchaînement Koppenberg – Taaienberg. Revenu avec le peloton, il réussira quand même à prendre la sixième place en laissant la cinquième filer à Alexander Kristoff, malheureux aujourd’hui. En remportant Paris – Roubaix, il ne fait probablement pas que glaner son premier Monument. Il s’affirme clairement, à 29 ans, comme un des grands coureurs de classiques. « Gagner ici, c’est un rêve qui se réalise. C’est la course la plus spéciale de l’année. Mais je ne pense pas que mon statut dans l’équipe change. Je partais déjà leader, ce matin, avec Tom (Boonen). »
« J’ai hésité 1’’ à partir avec Tom lors de son attaque »
Sa victoire, c’est aussi la victoire d’une équipe Omega Pharma – Quick Step impressionnante. On a un instant cru que la légende s’écrirait avec Tom Boonen, quand il a attaqué à soixante kilomètres de l’arrivée. « C’était un bon moment, déclare Terpstra. Le peloton était au ralenti. Ça aurait pu être un pari gagnant. Malheureusement les BMC ont roulé derrière et c’est revenu ». On a même l’impression, en regardant les images que Boonen a dit à Terpstra de le suivre. « J’ai hésité 1’’ à partir avec Tom lors de son attaque à soixante kilomètres. Mais c’était une seconde de trop. Il est tellement explosif qu’après, ça n’était plus possible de le suivre. »
Il s’est ensuite fait discret. « C’était compliqué de faire autrement. Il y a eu l’attaque de Tom, et puis ensuite, il y avait un fort vent de face. Ça ne s’est peut être pas vu mais dans la Carrefour de l’Arbre, j’étais mal placé et je me suis un peu fait piégé. Heureusement nous sommes revenus avec Tom. Du reste, je n’ai pas eu d’incident en course, pas de crevaison… C’était la journée parfaite. »
La fin de douze ans de disette
Voilà enfin l’équipe « OPQS » peut souffler. Repartir deux années de suite bredouille des deux grandes Flandriennes aurait été une catastrophe. « Il y avait beaucoup de pression dans l’équipe. Beaucoup de pression qui venait de l’extérieur, comme de l’intérieur. Mais moi ça m’a donné la motivation car en faisant cinquième il y a deux ans et troisième l’an passé, je savais que je pouvais gagner. » Il ne s’y est pas trompé. Pour la petite anecdote, Niki Terpstra a mis fin à douze ans de disette pour les Néerlandais sur Paris – Roubaix. Et le dernier vainqueur n’était autre que Servais Knaven, aujourd’hui directeur sportif chez Sky (et à l’époque dans l’équipe de Patrick Lefévère), que Terpstra a côtoyé en tant que coureur dans l’équipe Milram pendant près de deux ans. Les deux hommes se connaissent bien et Knaven doit être heureux de voir son ami lui succéder.