ITW - S. Reichenbach : «Sur le Tour pour épauler Pinot»
Par Mathieu RODUIT le 13/02/2016 à 08:28
Vidéo - Sébastien Reichenbach 3e de la 8e étape du Giro 2015
Désormais sous les couleurs de la FDJ, le Suisse Sébastien Reichenbach endosse un nouveau rôle dans une équipe World Tour. Il a notamment évoqué pour Cyclism'Actu son choix de rejoindre la formation française, son rôle aux côtés de Thibaut Pinot, ainsi que ses ambitions personnelles pour cette saison.
Comment s’est passée l’intersaison pour vous ?
Pour moi, ça s'est très bien passé. J'ai pu avoir des très bonnes conditions, comme tout le peloton. J'ai pu bien m'entraîner sans aucun souci de santé. Avec l'équipe FDJ, on est parti en décembre et en janvier à Calpe pour une petite dizaine de jours.
Vous sortez de vos premières courses au GP La Marseillaise et à l’Étoile de Bessèges. Comment est-ce que vous vous êtes senti sur ces deux courses ?
C'était un premier test pour voir si la préparation était bonne. Sur la forme physique, je suis en bonne condition pour un début de saison et après, il fallait s'intégrer à l'équipe. On avait un très bon collectif sur La Marseillaise et sur Bessèges. On a souvent pris nos responsabilités. Après, c'est plus facile aussi pour s'intégrer quand on doit mettre la main à la pâte.
Comment s’est passée justement l’intégration dans votre nouvelle équipe ?
Bon, je connaissais pas mal de coureurs, vu que dans le peloton on se connait bien entre francophones. Cela a aussi facilité les choses. Ça s'est fait assez vite. Après, on passe quand même pas mal de temps ensemble entre les stages et les courses.
Vous courez désormais pour l’équipe FDJ depuis le début de la saison. Pourquoi avoir choisi la FDJ ?
Déjà, je cherchais une équipe avec un suivi d'entraînement assez important. Chez FDJ, il y a près de quatre entraîneurs et c'est quand même réputé pour ses suivis d'entraînement depuis de nombreuses années. Et aussi, pour apprendre aux côtés de Pinot et Morabito. Je connais Morabito depuis longtemps, vu qu'il habite à côté de chez moi. Quand il m'a parlé qu'ils cherchaient un grimpeur pour renforcer l'équipe, j'ai tout de suite été intéressé. Ça faisait aussi une année que j'étais en World Tour, j'ai donc mis la priorité sur une équipe de même niveau.
Qu’est-ce que vous attendez de cette nouvelle étape dans votre carrière ?
J'attends d'apprendre dans ce rôle de lieutenant. Il y a beaucoup à apprendre dans ce domaine, puisque je n'ai pas trop l'habitude. Ça va me servir pour progresser, j'en suis persuadé. C'est un défi qui me motive énormément.
Votre rôle sera notamment d’aider Thibaut Pinot en montagne. D’après vous, en quoi Pinot est-il un leader différent des autres ?
Je pense que c'est un leader qui marche vraiment toute l'année. Il est motivé sur toutes les sortes de courses. On l'a vu à La Marseillaise. Dès qu'il met un dossard, il veut faire la course. Pour toute l'équipe, c'est très motivant. Il n'y a pas que ses objectifs et puis le reste, ce sont des entraînements. Les courses, on voit qu'il les fait à bloc. Il s'amuse vraiment sur son vélo. C'est quelque chose de très motivant et qui booste toute l'équipe. Il sait qu'il peut faire de grandes choses dans le vélo. C'est une année très importante pour lui avec les Jeux. Comme il est parti, c'est sûr que je le vois faire sa meilleure saison.
Même si vous avez un rôle d’équipier, est-ce que vous allez pouvoir jouer votre carte sur certaines courses ?
Oui bien sûr. Il ne faut pas croire que, durant toute la saison, je serai juste aux côtés de Pinot. Il y aura de toute façon des courses où je pourrai jouer ma carte. Maintenant, ce n'est pas encore défini lesquelles. Mon but premier, c'est de bien m'intégrer dans ce groupe en montagne pour les premiers objectifs, qui vont déjà arriver très vite avec Tirreno. Après, on discutera.
Quels sont vos principaux objectifs après Tirreno ?
Après, il y a sûrement le Tour de Romandie, qui est aussi difficile cette année. Après, bien sûr, le Tour de France. Dans les grandes lignes, c'est ça. Les JO ? Oui, j'y pense bien sûr. Je sais que c'est un circuit qui peut me convenir. Il est très difficile, d'après ce que j'ai entendu. C'est sûr que si j'avais la chance de participer, je serai vraiment très ravi. Mais après, les places sont chères. Je n'ai pas trop eu d'informations à ce sujet avec l'équipe suisse. Après, ils vont sûrement prendre les coureurs qui sortent du Tour de France en grande condition. C'est aussi un suivi sur la saison. Ils vont prendre les coureurs qui seront le plus en forme fin juillet. Je pense que les coureurs qui auront disputé le Tour auront la priorité.
Le Tour de France passera en Suisse cette année. Est-ce que cela vous donne encore plus envie d'y participer ?
C'est vrai que j'ai participé une fois au Tour. Je n'avais pas trop apprécié, parce que j'avais vécu un peu une galère. L'année passée, j'avais opté pour le Giro. Mais cette année, il passe dans ma ville, avec une arrivée au sommet que je connais très bien (Finhaut-Émosson, ndlr). Donc ça me motive énormément. C'est sûr que cette année, j'ai vraiment envie d'y être.
Si vous allez sur le Tour de France, quelles seraient vos ambitions ?
Bien sûr, je serai toujours là pour épauler Pinot. Mais, je veux aussi être performant de la première semaine jusqu'à la troisième. Le but, ce serait de sortir en bonne condition du Tour de France, ce qui prouverait que j'ai bien encaissé une course si difficile. Je me rappelle que j'ai fini très fatigué en 2014. Mentalement surtout, j'avais fini vraiment très épuisé. Cette année, j'aimerais finir dans un meilleur état de fraîcheur.
Cette saison, les Championnats de Suisse sur route se passent chez vous, à Martigny. En 2015, vous avez terminé deuxième. Est-ce que vous rêvez du titre national cette année ?
Oui bien sûr. Chaque année, on rêve du titre, que ce soit chez moi ou ailleurs. Après chez moi, c'est vrai que c'est quelque chose de particulier. Maintenant, je sais très bien que IAM a une dizaine de coureurs au départ. Ils savent tous que c'est ma ville, que c'est chez moi. Je pense que ce sera presque la course la plus compliquée de l'année. Après, je ne me mets pas de pression. Je serai en compagnie de Steve Morabito (son coéquipier chez FDJ, ndlr). On essaiera d'être plus malin. Pour moi, ce n'est pas le plus grand objectif de la saison. Je prendrai cette course comme une bonne préparation avant le Tour. Puis, bien sûr, on rêve tous du maillot. Et gagner dans ma ville, ce serait magnifique. Après, il ne faut pas non plus que ça devienne une obsession et que ça me fasse une mauvaise pression.
D’ici là, quel est votre programme ?
J'enchaîne avec le Tour de l'Algarve. Ensuite, ça devrait être Tirreno normalement, dans les grandes lignes. Et ensuite, le Tour du Pays Basque et le Tour de Romandie. Après ça, ce sera une période de repos. Puis, j'irai faire un stage de montagne pour préparer le Dauphiné. Cette année, pour moi, ce sera plutôt le Dauphiné que le Tour de Suisse.
Propos recueillis par Mathieu Roduit pour Cyclism'Actu