ITW - Jeannesson : «Aider Bouhanni sur Milan-San Remo»
Par Mathieu RODUIT le 17/03/2016 à 21:22
Vidéo - Arnold Jeannesson, 6e de la dernière étape de Paris-Nice
Arnold Jeannesson a terminé à la 11e place au classement général de Paris-Nice 2016, à 1'09" de Geraint Thomas. Le Français a revêti le rôle de leader dans sa nouvelle équipe Cofidis. Pour Cyclism'Actu, il revient sur sa course et évoque la suite de sa saison.
Tout d’abord, lors de la dernière étape de Paris-Nice, vous avez terminé dans le groupe de Geraint Thomas. Est-ce que c’était l’objectif de rester avec ce groupe ?
L'objectif n’était pas forcément de finir dans ce groupe. Je voulais surtout essayer d’éliminer certains coureurs qui étaient placés juste devant moi au général. J’étais 12e au départ de cette étape, donc l’objectif était d’intégrer le top 10. Dans un premier temps, dans le Col d’Èze, on a perdu quelques éléments. Je me rapprochais donc du top 10 avec Geraint Thomas, qui avait lâché, Tony Gallopin et Sergio Henao, qui avait attendu Geraint Thomas. C’était donc un avantage pour moi. Malheureusement, dans la descente, on s’est regroupé et on n'a perdu finalement que Tom Dumoulin. Cela m’a fait gagner une place au classement général, mais pas plus.
Vous finissez 11e au général. Est-ce que vous êtes néanmoins satisfait ?
Au départ de Paris-Nice, je ne savais pas très bien où je me situais, surtout qu’il y avait un gros plateau cette année. J’espérais donc faire un bon classement général, le meilleur classement possible. C’est vrai que le top 10 reste toujours quelque chose d’intéressant. Quand on est 11e, on est le premier des "pas payés", donc c’est dommage. Après, ce qui me rassure, c’est que j’avais les conditions physiques pour être dans le top 10. Le bilan est positif. J'ai obtenu ce que je recherchais. Paris-Nice était mon premier objectif de la saison. Chez Cofidis, j’ai retrouvé un rôle de leader. Je voulais prouver que j’avais le niveau pour l’être sur des courses World Tour. Après, je ne rêve pas non plus. Je sais que pour gagner Paris-Nice, il y a encore une belle marche à franchir. Je sais qu'espérer des tops 10 dans des épreuves World Tour est faisable. Je l'ai déjà fait. Là, j'ai retrouvé mon niveau pour le faire.
Que vous fallait-il encore pour entrer dans le top 10 ?
Il y a plusieurs choses. C’est vrai que je n’ai pas fait un excellent prologue. Ensuite, il y a eu l’étape du Mont Brouilly qui a été annulée, ça joue aussi. Cela s’est finalement joué sur deux jours. Ça ne se joue à pas grand-chose : je suis à deux secondes du top 10. Après une semaine de course, ce n’est pas énorme. Deux secondes, on peut les retrouver tous les jours.
Sur l’étape de La Madone d’Utelle, vous avez fait bonne figure, en restant au contact des meilleurs grimpeurs. Comment avez-vous vécu cette étape ?
On a eu une étape assez difficile. Dès le début, il y avait un gros rythme imposé par l'équipe Tinkoff, qui a voulu durcir la course. C’est une course qui s’est faite finalement par l’arrière. Ça s’est écrémé, puis tout s’est joué dans la dernière ascension, qui n'était pas si dure finalement. Elle était longue, mais avec des pourcentages faibles. Alors, il y a eu quelques accélérations, surtout une de Contador, à six kilomètres de l’arrivée, qui a fait exploser un peu le groupe. Je me suis retrouvé dans le 2e groupe des favoris. Malheureusement, dans ce 2e groupe, il n’y avait pas deux coéquipiers. Alors que, dans le premier, ils étaient quand même deux Sky. Du coup, c’est ce qui a permis de faire l’écart entre le 1er et le 2e groupe. Derrière, vu qu’on était un peu tous dans les mêmes secondes au classement général, on ne s’est pas entendu. On est finalement arrivé groupé, parce qu’il n’y avait pas assez de pourcentages pour faire des écarts. On a pourtant essayé plusieurs fois d’attaquer, mais il n’y a pas eu d’écarts. On est revenu plusieurs fois à 10 secondes, avec des attaques chacun à notre tour. Mais aucun coureur n'a réussi à rentrer sur une attaque, sauf Simon Yates. C’est le seul coureur du groupe à l’arrière qui a réussi à rentrer. Il est rentré pour exploser après. Finalement, c'est le seul coureur de derrière qui a fait un écart avec ceux de derrière.
Est-ce que cette étape est un signe positif pour la suite de la saison ?
Oui, c’est sûr. C'était ma première course où il y avait des arrivées au sommet. Je suis quand même grimpeur, c’est donc là où je dois être présent. C’est là où je peux gagner du temps. J'ai répondu présent dans les étapes vallonnées. Ça me rassure donc pour la suite de la saison. Maintenant, j’aurai des courses qui vont me convenir, avec de la montagne. C’est donc là qu’il faudra aller chercher des résultats.
Quel est votre programme pour les prochaines semaines ?
Il y aura d'abord Milan-San Remo samedi. J'irai surtout dans le but d’épauler Nacer Bouhanni. Ensuite, j’irai sur le Critérium International, où j’aurai une bonne carte à jouer. Après, il y aura le Tour du Pays Basque, La Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège pour finir la première partie de saison. Ce sont des courses qui me conviennent, donc il va falloir aller chercher des résultats sur chaque course. Je ne me suis pas mis d’objectif sur une course en particulier. Toutes ces courses peuvent me convenir. Ce sera après les circonstances de course et la forme du jour qui pourront me permettre de donner le maximum sur la course.
Propos recueillis par Mathieu Roduit pour Cyclism'Actu.
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