ITW - Grégory Baugé : «Pas de rivalité avec F. Pervis»
Par Christian-Olivier KOUKA le 20/02/2016 à 09:34
Vidéo - Grégory Baugé parle des Jeux olympiques de Rio
Quadruple champion du monde de la vitesse individuelle, Grégory Baugé s'apprête à remettre en jeu à Londres du 2 au 6 mars prochains, le titre acquis en 2015 sur la piste du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Pour Cyclism'Actu, le champion français nous raconte sa préparation olympique et ses ambitions pour les prochains Mondiaux. Il évoque également l'ambiance au sein de l'équipe de France et sa rivalité avec François Pervis.
Grégory, Baugé, comment jugez-vous le bilan de l’équipe de France en Coupe du monde ?
Pas fameux. On pouvait faire mieux. Il n’y a pas de résultat. Nous n’avions pas de stratégie, pas la bonne manière d’aborder les choses. Les adversaires avaient le couteau entre les dents. La densité en Coupe du Monde est élevée et voilà, on s’est loupés. Alors si je devais faire un bilan, je dirais qu’il n’est pas satisfaisant.
Les championnats du monde à venir sont-ils un objectif ou ne sont-ils qu'une étape vers les Jeux ?
C’est une étape, c’est certain. Le résultat n’entrainera aucune remise en cause dans mon plan vers les Jeux. Toutefois, il faudra en tirer des leçons simplement. Mais ce n’est pas parce que j’ai dit que c’était une étape que je ne vais pas donner mon maximum. Une fois les leçons tirées, nous devrons continuer à avancer, regarder devant et ne pas s’arrêter aux Championnats du Monde.
Sur quels aspects physiques et techniques pensez-vous avoir progressé pour enfin conquérir l'or olympique ?
Je ne suis pas encore en mesure de le dire, il reste encore des mois de travail. Je dois encore bosser car je ne pense pas être prêt pour les Jeux. De toute façon, cela ne sert à rien d’être prêt trop tôt. Il faut continuer à travailler et à progresser. Mais j’ai confiance en moi, c’est l’essentiel.
Pensez-vous que votre victoire en quart de finale face à François Pervis lors du tournoi de vitesse des Mondiaux 2015, vous a redonné le leadership de la piste française ? Et qu'en est-il de la rivalité qui semblait s'instaurer entre vous ?
Ce n’est pas mon problème. Je n’ai jamais cherché à être leader de quoique ce soit. Ce sont des propos de médias. Peut-être que lui (Francois Pervis, ndlr), et je dis peut-être, a ressenti une frustration par rapport à cette victoire. De mon côté, je n’ai pas eu de problème ; les gens peuvent dire ce qu’ils veulent. Je me bats contre les concurrents étrangers et non face à des gars de l’équipe de France. Je le répète, je ne cherche pas être leader d’une équipe. Je cours pour la France et j’essaie de donner le meilleur de moi-même, le maximum. Je suis simplement le leader de ma propre personne. J’ai regagné mon titre. Les choses se sont passées comme elles se sont passées. Mais de mon coté, je ne ressens pas de rivalité avec François Pervis. Je ne le vois pas comme cela. Ce sont les médias qui en rajoutent. Peut-être que lui aussi a voulu jouer de ça. Tout va mieux maintenant parce que cela ne sert à rien de tirer sur les gens. Nous nous sommes expliqués, il y a un an et demi. Il a reconnu ses torts. Il n’y a plus de problème depuis.
L'atmosphère au sein de l'équipe de France est-elle meilleure ?
Avec les résultats des championnats du monde de l’an dernier, une autre atmosphère est arrivée. Ce sont des moments importants avec plus de pression liée aux sélections. Toute le monde veut faire les Jeux mais nous ne pourrons pas tous y aller. Alors oui l’atmosphère est meilleure. Heureusement même. Après comme j’ai dit, il y a une concurrence. Nous sommes la meilleure nation du monde au niveau du sprint, donc forcément beaucoup veulent être avec nous mais il y a une sélection. Après chacun gère tout cela comme il le peut. Mais une sélection entraine forcément des mécontents.
Revenons aux JO. Les résultats des prochains championnats du Monde seront-ils une indication des forces en présence et des coureurs que vous devrez craindre à Rio ?
C’est une bonne question. Bien sûr, nous allons observer ce qu’il va se passer au niveau du sprint. Cela nous donnera des indications, des repères mais je pense qu’il va falloir surtout rester concentrés sur nous-même et continuer à travailler dans l’objectif de devenir champions olympiques.
Un moteur a été retrouvé sur un vélo lors des championnats du monde de cyclo-cross et il existe de nombreuses suspicions au sujet de coureurs sur route, pensez-vous que la piste soit à l’abri de ce nouveau fléau ?
Non, pourquoi la piste serait à l’abri ? Peut-être qu’actuellement il existe des vélos équipés de moteurs ou qu’il y en a déjà eu. Si la route et le cyclo-cross sont dans ce cas-là, la piste aussi peut l’être. Personnellement, je n’ai jamais eu de soupçon sur un concurrent mais tout est possible. Les fédérations cherchent c’est bien.
Combien de fois par jour pensez-vous à l'or olympique ?
Je n’y pense pas tous les jours. Je ne suis pas non plus obsédé par ça. Évidemment, il s’agit d’un objectif de carrière comme le fait de devenir champion du monde. Mais je ne vis pas tous les jours pour les Jeux olympiques de Rio. Je vis tout ça très bien. Je ne suis pas pressé d’y être. Il faut continuer à travailler, à me concentrer sur moi-même, à gérer les problèmes du quotidien.
Propos recueillis par Christian-Olivier KOUKA pour Cyclism'Actu