Giro - Sylvain Chavanel : «Un Tour d'Italie au jour le jour»
Par Sam MYON le 04/05/2015 à 20:41
Vidéo - Pour Chavanel, la plus belle course c'est Paris-Roubaix
D'ici cinq jours Sylvain Chavanel (IAM Cycling) prendra le départ de son premier Tour d'Italie. À 35 ans, le Français va découvrir les pentes raides du Giro et essayer de briller sur ce qui reste une inconnue pour lui. Avant de s'envoler pour rejoindre San Lorenzo al Mare d'où partira cette 98e édition, il s'est confié à Cyclism'Actu. Si lui vient avant tout pour "se mettre en jambes", il espère décrocher une victoire d'étape qui récompenserait son début de saison. Entretien.
À 35 ans Sylvain, pourquoi avoir choisi de courir pour la première fois le Giro ?
C'est une course qui me donnait envie depuis quelques années maintenant, mais je suis un coureur qui fait toujours les classiques et le début de saison à fond. Cette année c'était un peu différent. J'ai repris ma saison tardivement et à l'heure actuelle je n'ai que vingt-trois jours de course. C'était un choix personnel et l'équipe était d'accord. Je suis très heureux de découvrir mon premier Giro cette année.
Nous sommes à cinq jours du Grand Départ, comment vous sentez-vous ?
J'ai coupé après les classiques, puis j'ai repris gentiment. Le Giro démarre par un chrono par équipes et quelques étapes de transitions. Bien sûr, je vais sur le Giro pour bien faire parce que je suis professionnel. Je vais me concentrer sur des étapes qui pourraient me convenir. La forme est pas trop mal, j'ai eu un refroidissement ce week-end mais rien de bien méchant. Je compte monter en pression sur ce Giro et sortir de ce Tour d'Italie en grande condition pour faire un bon championnat (de France) derrière.
Votre participation au Giro peut-elle changer vos ambitions pour le Tour de France ?
Je ne pense pas. Les deux Grands Tours sont similaires, je suis un coureur passe partout. Je peux briller sur une étape de transition en faisant une longue échappée alors je vais essayer de me faire plaisir sur ce Tour d'Italie. Si je trouve une ouverture j'y vais, bien entendu et je n'y vais pas pour rien faire (rire).
Avez-vous coché des étapes en particulier ?
J'avoue ne pas avoir trop regardé, mais c'est vraiment dur sur la fin du Giro. C'est une belle course pour se mettre en jambes et il y a beaucoup de côtes pas loin des arrivées et cela peut être sympa. On va essayer déjà de faire un bon chrono par équipes parce qu'on a des bons coureurs. On va essayer de bien faire.
Justement, quels sont les objectifs vos objectifs et ceux d'IAM Cycling sur cette épreuve ?
Bien sûr c'est d'essayer de gagner une étape. On a un bon sprinteur avec Matteo Pelucchi. S'il passe bien les bosses, il peut faire quelque chose de bien sur ce Tour d'Italie. Ensuite nous avons des coureurs comme Heino (Haussler) qui sprint aussi, Clément (Chevrier), Pineau et moi qui allons essayer de trouver l'ouverture et animer ce Tour d'Italie. Je suis un coureur qui peut briller en fonction de ma forme. Quand je suis en forme, différents terrains me conviennent donc pourquoi pas aller chercher une victoire d'étape. C'est toujours l'objectif d'une équipe qui prend le départ d'un Grand Tour.
Vous nous confirmez, Chavanel va faire du Chavanel ?
C'est sûr que je ne vais pas faire n'importe quoi non plus (rire). Je ne compte pas attaquer au kilomètre zéro de chaque étape. On verra au jour le jour parce que je n'ai pas d'expérience sur le Tour d'Italie. Toutefois, j'ai quand même trois Tour d'Espagne et quatorze Tour de France derrière moi. Gérer une course de trois semaines, ça je sais faire ! Je vais gérer en fonction des jours.
Selon vous, quel est le favori de ce Tour d'Italie ?
Apparemment Richie Porte (Sky) s'est bien préparé pour cette course et je le vois faire quelque chose de grand. À côté, Contador reste Contador. C'est un coureur qui attaque beaucoup et même si ce sera dur pour qu'il gagne, lui aussi peut faire quelque chose de grand... encore une fois.
Comment jugez-vous votre début de saison ?
Mon début de saison ? J'ai repris un peu tard sur la Ruta del Sol (mi-février). J'ai fait dans les dix premiers. Ensuite j'ai fait Paris-Nice où mon objectif était de rentrer dans les dix, je finis onzième aux portes du top 10. Sur les classiques comme Gand-Wevelgem j'étais là pour les places d'honneur (6e), Sur Milan-San Remo j'arrive pour la gagne mais ça se joue au sprint. Il y a seulement le Paris-Roubaix où j'ai crevé dans la Trouée d'Arenberg donc j'ai pas pu faire la course et puis le Tour des Flandres où j'étais un peu moins bien. Je n'avais pas de sensations tout simplement. Voilà pour le bilan après je n'ai que vingt-trois jours de course, ce qui est très peu pour moi. C'est pour ça que je compte sur le Giro pour me mettre bien en jambes pour la suite de la saison. Mais comme je l'ai dit je vais me montrer !
Propos recueillis par Sam Myon.