Matériel - Sorius : «Démocratiser et sécuriser la pratique du vélo»
Par Clément LABAT-GEST le 28/08/2022 à 16:58
Sorius réalise sa première levée de fonds pour transformer, démocratiser, sécuriser la pratique du vélo dans le monde. Niels Brouzes est fondateur, Président et Directeur de l'expérience client chez Sorius. Alexandre Rispal est co-fondateur de Sorius et advisor sur la stratégie et le business de la startup. Ils analysent pour nous les raisons de la croissance de cette Start-up qui vient d’opérer sa première levée de fonds significative de 500 000 euros.
Vidéo - Niels Brouzes est le fondateur de la plateforme Sorius !
Pourquoi Sorius est-elle une Start-up plutot qu’une entreprise classique ?
Niels Brouzes : Qu’est-ce qu’une Start-up ? C’est la première question à se poser. Une Start-up est une société technologique qui a une croissance rapide et une dimension internationale. Sorius coche toutes ces cases-là. Nous avons rencontré un succès immédiat avec déjà 1 000 utilisateurs actifs de la plateforme de coaching. En résumé, Sorius a trouvé son marché dès son lancement et nous sommes dans une phase d'accélération.
Vous dîtes développement rapide, est-ce possible dans le cyclisme ?
Alexandre Rispal : Oui, notre objectif est de devenir le leader du coaching cycliste digital à l’échelle mondiale en utilisant l’intelligence artificielle. Sorius est la seule Start-up qui fait la jointure entre plusieurs secteurs d’activités : santé, coaching, prévention. D’un coté, le cyclisme, avec le coaching, mais aussi tout ce qui touche à la prévention des risques de la santé. Concernant cela, on va pouvoir prévenir ces risques-là, les proposer à des acteurs de la santé et de l’assurance avec la finalité que les assurés aient moins de pathologies et puissent ainsi retrouver une activité physique. Sorius, c’est aussi une expérience exclusive de la passion vélo, par le biais de la plateforme,qui développe autour du coaching un tas de services autres comme du matériel, du textile, du voyage. On a une vision bien plus large que le coaching !
Quand on parle de Sorius, on parle d’une communauté. Aujourd’hui, concrètement, qu’est ce qui est mis en place pour que cette dernière se développe le plus vite possible ?
Niels Brouzes : L’équipe de cyclo-cross créée par Lucie Lefevre et moi-même a vu le jour il y a deux ans seulement avec un maillot violet que nous gardons bien évidemment comme symbole et reconnaissable entre tous. Nous avons eu ensuite nos cinquante premiers testeurs qui ont essayé, affiné l’application sur l’une de nos deux formules d’abonnements que nous proposons actuellement. Ces dernières semaines, nous avons enregistré nos mille premiers utilisateurs qui ont rejoint, tel un tsunami, nos couleurs au travers de compétitions diverses comme des cyclosportives ou même simplement des sorties dominicales. De plus en plus, l’on voit des cyclistes rouler avec le maillot Sorius en France et à l’étranger où nous avons d’ores et déjà une forte demande des pays anglo-saxons et du nord de l’Europe.
Vous venez de réaliser une levée de fond de 500.000 euros et c’est un fait marquant dans le milieu du cyclisme car c’est rare. Pour les personnes qui sont peu habituées à la chose, c’est quoi exactement une levée de fond et quelle est sa finalité ?
Alexandre Rispal : Une levée de fond, c’est une prise de participation par des investisseurs dans l’entreprise permettant d'accélérer sa croissance, c’est comme cela qu’Apple, Google et Facebook se sont lancés. Cet apport financier permet ensuite de mettre en place une stratégie pour développer notre projet qui est celui de devenir leader du coaching. En fait, la levée de fond permet plusieurs choses. La première d’améliorer le produit au service des cyclistes. Ce sont les utilisateurs qui, chaque jour, nous aident à améliorer le produit. Cela nous permet d’acquérir de la croissance, plus de clients, de signer avec plus de partenaires. Plus vite nous aurons des utilisateurs et plus vite nous pourrons penser à l’international. Car on veut rapidement proposer nos services à d’autres communautés de cyclistes dans le monde.
Qu’est-ce qui fait alors que les investisseurs aient choisi Sorius ?
Niels Brouzes : La crédibilité du projet. A la question : Est-ce qu’une plateforme d’entraînement basée sur les sensations répond à un vrai besoin des utilisateurs ? La réponse a été oui ! Il y a la solidité du concept, c’est la première chose, mais aussi le potentiel de l’équipe, son expérience qu’on appelle le track (En résumé est-ce que les fondateurs ont déjà lancé des entreprises à succès). C’est important d’être référencé dans des secteurs bien précis quand on lance une Start-up. Autre fait important pour trouver des investisseurs, c’est la scalabilité du projet. Est-ce que l’activité de Sorius en France est réplicable à l’étranger ? Oui, c’est une certitude. Souvent, les échecs dans le lancement d’un Start-up est liée à l’équipe qui manage, qui n’a pas l’expérience, ni le pragmatisme business alors que l’idée n’était pas forcément mauvaise.
Qui sont ses investisseurs ?
Alexandre Rispal : Dans les co-fondateurs Il y a bien évidemment notre CTO, chef d’entreprise à succès et génie de la technologie et de la data Florent Polizzi sans qui rien ne serait possible. Lucie Lefèvre qui apporte tous les jours sa vision du coaching bien être, Ahcen Aggar qui accompagne Niels depuis 20 ans sur le plan juridique. Bien évidemment, il y a aussi Eric Dodin qui nous apporte sa vision stratégique et ses précieux conseils au quotidien. Eric Dodin était aussi l’ancien patron d’Europcar et a été fortement engagé aux cotés de Jean-René Bernaudeau pour sauver l’équipe de Thomas Voeckler en 2012. Il est aujourd’hui directeur général d’une société de courtage en assurance et fondateur et Président de CyclingTech France.
Parmi les investisseurs qui ont rejoint Sorius on peut citer Ronan Le Moal, fondateur et Directeur Général d'Épopée Gestion. Benjamin Griveaux, ancien ministre et aujourd’hui consultant et chef d’entreprise pour des Start-up et grands dirigeants. Également Patrick Weil, président du Groupe Prunay, un groupe d’assurance bien connu. Deux autres dirigeants ou anciens dirigeants de groupes d’assurances sont rentrés dans la levée de fond avec Karim Irouche, PDG du Groupe FINARE. Puis Patrick Petitjean qui est l’ancien Directeur Général du groupe APRIL Assurance et fondateur de UTWIN. Enfin, Anouk Bara, ancienne directrice financière d’un grand groupe d’assurance et manager de transition a également intégré ce tour de table. Plusieurs champions ont aussi participé à ce tour de table : François Pervis, Brice Feillu, William Bonnet, Stéphane Rossetto.
Les groupes d’assurances répondent favorablement à Sorius. Pourquoi ?
Alexandre Rispal : Avec Niels Brouzes, fondateur de Sorius, nous étions déjà visibles dans le monde des assurances. Lui avait fondé Wellness625, une Start-up qui proposait déjà une solution digitale d’accompagnement dans le bien-être par la pratique sportive. De mon coté, j’ai co-fondé et dirigé des sociétés qui sont rentrées dans le top 100 mondial de l’Assurtech (Startups assurances nouvelles technologies) dont Moonshot-Insurance et l’association Insurtech France. On a un prisme déformé sur cette thématique et on a pu observer qu’il y avait de vrais besoins de la part des acteurs de l’assurance d’offrir à leurs adhérents des vraies options pour s’entretenir physiquement. Sorius va être en capacité de proposer, à la fois à l’utilisateur quelque chose de très ludique et adapté, et aux acteurs de l’assurance un concept qui leur permettra de se différencier sur le marché pour être attractif.
On comprend bien que Sorius va bien au-delà de la simple application de coaching. Un lien fondamental avec le monde des assurances, très bien, mais pouvez-vous détailler quels sont les autres développements possibles ?
Niels Brouzes : La raison d’être de Sorius c’est de transformer, démocratiser, sécuriser la pratique du vélo dans le monde.
C’est-à-dire ?
Niels Brouzes : Permettez-moi de vous donner un exemple. Accompagner des jeunes talents sur la base d’une méthode d’entraînement bien précise. C’est la raison d’être de l’équipe de cyclo-cross créée il y a deux ans maintenant. La dimension sociale va s’appuyer sur trois piliers. D’abord le coaching, ensuite la prévention et l’accompagnement santé mais aussi le fait d’offrir des expériences inclusives au sein de la plateforme. J’en ai déjà parlé antérieurement mais nous pouvons proposer aujourd’hui du matériel à nos utilisateurs avec The Cyclist House qui prépare des vélos de haut de gamme reconditionnés. C’est de l’économie circulaire et nous y tenons.
Vous avez également un partenariat avec Sports’N Connect mais de quel ordre est-il ?
Alexandre Rispal : C’est un partenariat stratégique pour nous et pour eux. On lance une campagne d’accompagnement pour les « cyclo » qui ont besin d’un vrai entrainement.. Sports’N Connect souhaitait accompagner sa communauté par du coaching et faire en sorte que les cyclosportifs soient bien préparés afin d’éviter des accidents de santé et prennent du plaisir. Avec Yoann Bagot et Philippe Rivière, le “fit” a été immédiat et c’est un plaisir de travailler avec cette belle société et ces entrepreneurs.
Vous avez aujourd’hui quelques ambassadeurs. Quels ont été les critères de sélections les concernant ?
Niels Brouzes : Qu’ils adhèrent au concept d’entraînement de Niels et à la philosophie générale de Sorius. François Pervis, à plusieurs reprises champions du Monde sur piste, a tout de suite été attiré par la teneur du projet, tout comme Brice Feillu, ancien vainqueur d’étape sur le Tour de France, et qui pratique aujourd’hui le triathlon. Nos ambassadeurs font partie des testeurs qui travaillent pour nous et ils nous ont bien aidé à faire progresser l’application. Je tiens à citer mon premier professeur et l’exigeant conseiller technique avec son regard : Jean-Marcel Brouzes, mon père et brevet d’Etat deuxième degré d’entraîneur cycliste et ancien participant aux JO de Montréal en 1976.
Niels Brouzes : Les jeunes qui sont chez Sorius ont et auront une visibilité plus importante que dans une équipe classique. Et plus la communauté va s’agrandir, comme c’est le cas aujourd’hui, et plus ce sera le cas. Et tout va très vite depuis quelques semaines ! L’univers Sorius est déjà bien réel et son évolution est constante.