Tour Down Under - Javier Romo : «Ma première victoire chez les pros...»
"Ce matin, je n'aurais jamais imaginé gagner cette étape mais j'ai beaucoup travaillé pour arriver en forme à cette course. L'équipe avait confiance en moi et a tout fait pour m'aider. Le positionnement était crucial et j'ai tenté ma chance dans le final. Pour ma famille, ma copine et mon équipe, je suis ravi de remporter ma première course pro." Les déclarations d'après-course de Javier Romo, né en janvier 1999 comme... le Tour Down Under, sont assez succinctes mais il y a plus de choses à savoir sur le neuvième Espagnol vainqueur d'étape(s) sur l'épreuve australienne après Luis Leon Sanchez, Alberto Contador, Carlos Barredo, Francisco Ventoso, Oscar Freire, Alejandro Valverde et Pello Bilbao.
Vidéo - La réaction de Romo après sa victoire
Du triathlon au cyclisme...
Il vient de la province de Tolède, comme le premier Espagnol vainqueur du Tour de France, Federico Bahamontes, précisément de Villafranca de los Caballeros, en Castille-La Manche qui n'est pas la région d'Espagne où le cyclisme est le plus populaire mais d'où vient également Oscar Sevilla, qui a poussé "le taureau" (son surnom) à abandonner le triathlon pour le cyclisme, au motif qu'il "n'y a pas d'argent à gagner en triathlon".
Javier Romo avait terminé huitième du championnat du monde junior de triathlon en 2018 aux Pays-Bas. C'est par manque d'organisations de triathlons en 2020, en raison de la pandémie de Covid-19, qu'il s'est tourné vers le cyclisme de compétition et il a remporté sa troisième course, à savoir le championnat d'Espagne U23, avec plus de deux minutes d'avance sur son dauphin, Jokin Murguialday (le fils du vainqueur de l'étape du Tour de France 1992 qui a permis à Richard Virenque de prendre son premier Maillot Jaune). Sa performance est arrivée aux oreilles de l'équipe Astana qui l'a enrôlé immédiatement comme professionnel malgré son inexpérience en cyclisme.
?? #TourDownUnder - ?️ Javier Romo✌?
— Movistar Team (@Movistar_Team) January 23, 2025
“Es una victoria muy importante. Este invierno he trabajado mucho, siempre con la mirada puesta en el Tour Down Under y no podía imaginar un día como el de hoy.
Estoy muy feliz. Quiero dar las gracias a mi equipo, porqué hoy trabajó a la… pic.twitter.com/cF2vgi2QHr
"Je ne veux pas tirer de plans sur la comète"
Tout de suite compétitif (5e de la Semaine Coppi & Bartali remportée par Jonas Vingegaard, 11e du Tour de Turquie, 8e du Tour de Hongrie en 2021), il a souffert de ses faiblesses techniques les deux saisons suivantes (traumatisme crânien à l'Itzulia 2022, fracture d'une vertèbre qui l'a contraint à l'abandon sur La Vuelta 2023 après une 7e place au Tour de Burgos), mais ses exceptionnelles références chiffrées à l'entraînement étaient connues du microcosme, d'où son embauche par Movistar à partir de la saison 2024. Mais il est encore tombé au Tour de Catalogne (fracture du radius et du scaphoïde), ce qui l'a privé du Giro pour lequel il était programmé et lui a valu une invitation au camp d'entraînement à Andorre de l'équipe prévue pour le Tour de France dans le but de le remettre dans le rythme. Mais comme il allait bien, il a été aligné au Dauphiné, et comme il y a terminé 12e au général, il a effectué ses débuts au Tour de France où on l'a beaucoup vu en première semaine... en dernière position du peloton car il a encore des lacunes.
? A late attack after the summit of Knotts Hill, and it’s a maiden professional win for ?? Movistar’s @romoliver_99!!
— Santos Tour Down Under ??♀️ (@tourdownunder) January 23, 2025
? Stream the race now on 7plus: https://t.co/k2Exq3FDwl@efex_IT | @santosltd#TourDownUnder #CouchPeloton pic.twitter.com/jLhZ9qO1pC
Mais dans l'étape des chemins de vigne autour de Troyes, Movistar a surpris par ses velléités offensives, elle qui avait trop longtemps privilégié la protection exclusive de son ou ses leaders pour le classement général (Enric Mas en 2024). L'escouade espagnole voulait faire gagner l'étape à Alex Aranburu, qui a terminé 4e, devancé au sprint par Anthony Turgis, Tom Pidcock et Derek Gee... et Javier Romo, embarqué dans l'aventure, a pris la 7e place. "Je ne veux pas tirer de plans sur la comète pour la fin du Tour Down Under, je veux seulement apprécier cette victoire", dit-il. Mais le fait est qu'il est un vainqueur final en puissance à la faveur de l'ascension de Willunga Hill samedi.