Kennaugh : «Je me sens comme Chris Froome en jaune»

Vainqueur de la première étape de la Vuelta pour moins d'une seconde devant la Movistar, le Team Sky a offert à Peter Kennaugh le premier maillot rouge de cette 71e édition. Chris Froome et ses coéquipiers débutent donc idéalement leur campagne espagnole. 

Peter, c’était prévu que vous passiez la ligne en tête ?

Rien n’était planifié. C’est tellement spécial pour moi qui reviens de blessure. Je suis aux anges. J’ai l’impression que je retrouve seulement ma forme. Je m’étais entraîné dur pour les classiques ardennaises et tout est tombé à l’eau quand je me suis fracturé la clavicule. Depuis, je n’ai pas retrouvé ma meilleure forme. C’est un drôle de sport. Bien sûr, je me suis entraîné dur ces deux derniers mois. Je savais que je revenais en forme. Je me mettais plus de pression. J’essayais d’aborder cette course avec un peu plus de confiance.

Qu’est-ce qui a fait la différence cette fois pour l’équipe Sky ?

Je pense que peut-être dans le passé, il y avait des gars dans l’équipe qui étaient un peu prudents, qui ne forçaient pas trop. Mais un contre-la-montre par équipes n’est pas censé être facile. On ne peut pas perdre dix secondes dans les cinq premiers kilomètres sinon on ne les reprend jamais. Mon premier relais était déjà quasiment à fond et j’étais déjà dans le rouge. Dans le passé, on a peut-être plus contrôlé. Mais on ne peut plus se le permettre.

Qu’est-ce que ça fait d’être le leader de la Vuelta ?

C’est dingue. Hier, j’étais un coureur comme un autre au départ de la Vuelta. Aujourd’hui, je suis comme Chris Froome en jaune à répondre à toutes ces questions. Je ne m’attendais absolument pas à porter le maillot de leader d’un Grand Tour dans un avenir proche. C’est incroyable. Je pense que je vais vraiment réaliser demain sur la ligne de départ avec mon maillot rouge.

Et demain dimanche, qu’allez-vous faire ?

Ce sera retour à la routine. Vous savez comment est le cyclisme aujourd’hui. Vous avez neuf équipes de leaders qui courent en tête pendant les 60 derniers kilomètres. Il n’y a pas de journée de repos. Nous devons rester près de Froomey, courir devant et faire notre métier.

Comment trouvez-vous Chris Froome dans cette Vuelta ? 

Dans la première partie, il ne sera peut-être pas au niveau des tout meilleurs et il en gardera peut-être un peu en réserve. Mais dans la deuxième semaine, on va le voir devant. C’est un coureur tellement phénoménal.