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Maël Guégan: «Joalland a failli mourir, ça nous a tous traumatisé»

INTERVIEW
Mis à jour le par Jeremy LAFONT et Nicolas GAUTHIER
Photo : @cicunantesatl / @Cyclismactu

Jeudi, au siège du CIC Ouest, s'est déroulée la soirée de fin de saison du CIC U Nantes Atlantique, l'une des sept équipes continentales françaises. Pour revenir sur la troisième saison professionnelle du CIC U Nantes Atlantique - qui possède à côté de cela une magnifique académie et va devenir cet hiver le seul centre de formation agréé en France - Cyclism'Actu est allé à la rencontre de Maël Guégan, l'un de ses coureurs cadres. Le Nazairien de 26 ans est notamment revenu sur sa saison d'un point de vue personnel, marquée notamment par sa quatrième place sur la 1ère étape du Tour de l'Ain en juillet dernier. Entretien.

Maël Guégan revient sur 2024 au micro de Cyclism'Actu

 

"On a gardé longtemps des flashs, des souvenirs, des cauchemards la nuit"

Quel bilan tirez-vous de cette saison 2024 ?

C'est une saison qui a été un petit peu particulière. Il y a eu des hauts et des bas, j'ai fais de belles choses, notamment ma meilleure place chez les pros cette année sur le Tour de l'Ain, mais il y a eu aussi des bas, avec la chute de Yaël (Joalland) qui nous a tous traumatisés dès le Grand Prix La Marseillaise. On a gardé longtemps des flashs, des souvenirs, des cauchemards la nuit et ça a été dur d'aller le voir à l'hôpital tout ces premiers mois, le voir dans un sale état. Ça a été compliqué pour beaucoup d'entre nous. Il a fallu rebondir. Et puis la saison a aussi été marquée par beaucoup de chutes, pour moi mais aussi pour l'ensemble du peloton, il y a eu une longue période où il y avait de grosses chutes, j'ai eu deux commotions, des points de suture au visage, ça coupe un peu l'élan, c'est un bilan mitigé.


La chute de Yaël Joalland... En interne ça a été un gros coup dur ?

Oui. Le soir de La Marseillaise, on a filé directement pour l'Etoile de Bessèges qui avait lieu deux jours après, personne n'avait le sourire aux lèvres, personne n'en parlait trop, ça a presque été tabou, on avait du mal à en parler. Ca n'a pas été facile d'aller le voir à l'hôpital, de voir aussi toutes les galères que sa copine a dû gérer. Cela nous a vraiment touché, beaucoup plus que ce que l'on peut imaginer. Les courses d'après, ça a vraiment été choquant... Ça a été une bouffée d'oxygène de le voir remonter sur un vélo, de rouler avec lui.

 

"En début d'année, on s'était dit qu'il fallait que je tente autre chose"

Vous avez changé votre style de course, moins à l'avant...

Oui totalement. L'année dernière, j'ai pris je ne sais combien d'échappée, 12 ou 15, je ne pouvais pas faire mieux et je n'ai pas réussi à accéder à l'échelon, supérieur. En début d'année, j'ai fait le point avec les directeurs sportifs et avec mon manager, et on s'était dit qu'il fallait que je tente autre chose. L'année dernière ça n'a pas vraiment fonctionné, enfin cela avait fonctionné dans le sens où j'ai obtenu des résultats, beaucoup de visibilité pour l'équipe mais j'avais envie de tenter autre chose. Mais malheureusement quand tu n'es pas devant, tu es pris dans les chutes. Ca m'a permis de faire des résultats plus sur des sprints, sur des courses dures donc c'était vraiment un choix même si j'ai pris quelques échappées parce que j'ai du mal à ne pas le faire.

 

Qu'est-ce que vous préférez du coup, les échappées ou rester au chaud afin de pouvoir s'exprimer dans le final des courses ?

C'est difficile car obtenir de bons résultats, c'est vraiment un accomplissement, un sentiment de fierté mais si je repense à mes jours d'après Paris-Camembert par exemple où j'ai pris un très grosse gamelle, où je ne pouvait même plus marcher, je n'arrivais pas à plier la jambe, j'avais des points de suture un peu partout, sur le visage... J'avais peur de garder des séquelles toute ma vie, dans ces cas-là on se dit qu'on serait mieux dans l'échappée, donc ce n'est pas facile à dire.

 

"On a créé un beau groupe, une belle famille"

Sur un plan collectif, comment jugez-vous la saison du CIC U Nantes Atlantique ?

On a eu un peu plus du mal à avoir un vrai leader surtout au sprint. Je suis capable de faire les sprints mais plus quand les courses sont vraiment dures et qu'il manque du monde à l'arrivée. Je ne suis pas un pur sprinteur et les sprinteurs qu'on avait n'ont pas réussi à s'exprimer. On avait qu'un vrai leader et ca a été Clément (Braz Afonso), un énorme plaisir de courir avec lui car c'est un mec qui a assumé et qui savait nous parler. J'ai vraiment beaucoup aimé travailler pour lui. Il y a des fois où je me suis mis à plat ventre pour le placer au pied d'une bosse parce que je savais qu'après il allait assurer. Cela a été un fil conducteur de l'avoir toute la saison. Quand on allait sur des courses dures et qu'il y avait Clément, on partait avec les crocs parce qu'on savait qu'on pouvait faire quelque chose.


Vous faites partie des quatre coureurs qui ont renouvelé leur contrat pour 2025...

"Oui exactement. Anthony (Ravard) m'a toujours fait confiance depuis mes débuts, il sait que j'ai beaucoup d'expérience, que j'arriver à guider les jeunes et que je suis assez mature pour arriver à intégrer tout le monde dans le projet et faire comprendre l'intérêt de l'équipe. Il connaît aussi mon potentiel physique et il sait que je peux encore m'améliorer, donc il a envie de continuer avec moi et c'est réciproque. On a créé un beau groupe, une belle famille, et ça fait vraiment plaisir de rester dans cette équipe.

Publié le par Jeremy LAFONT et Nicolas GAUTHIER

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