Teodoro Bartuccio : «Si je suis élu président de la FFC... »
INTERVIEWIl nous avait accordé une interview le 10 septembre dernier pour expliquer sa candidature à l'élection de la présidence de la Fédération Française de Cyclisme. Visiblement, Teodoro Bartuccio découvre tous les rouages et la compléxité d'une élection de fédération. Et pour cause, Cyclism'Actu a reçu ce message ce mercredi : "Bonjour, je me permets de solliciter votre aide. Afin que notre liste puisse candidater à l’election pour la présidence de la Fédération Française de Cyclisme, nous avons besoin entre 100 et 200 parrainages. Chaque parrainage doit être signé par un président de club, de comité régional ou départemental et envoyé a : contact@lafedepourtous.fr Je vous remercie de partager ce message afin qu'il puisse atteindre les parrains concernés. En tant que passionnés de cyclisme et acteurs de notre sport, c’est notre responsabilité de nous mobiliser pour representer la voix des clubs. Merci pour votre soutien pour le Collectif « La Fédé pour Tous. Toutes les informations sont sur notre site web https://lafedepourtous.fr/ et nos réseaux sociaux â Facebook, â Insta et X, anciennement Twitter."
Bartuccio, le candidat qui rêve de détrôner Callot à la FFC
Il s'appelle Teodoro Bartuccio et veut prendre la place de Michel Callot à la tête de la présidence de la FFC
La FFC aura t-elle un nouveau président le 14 décembre prochain ? L'actuel patron de la Fédération Française de Cyclisme (FFC), Michel Callot, qui termine son 2e mandat, sera en effet opposé à Teodoro Bartuccio lors des prochaines élections, le 14 décembre. Si Michel Callot possède l’expérience d’être président de la FFC depuis huit ans désormais, Teodoro Bartuccio, directeur du Paris Cycliste Olympique, possède l’appui de précieux soutiens comme Marc Madiot et Cyril Guimard. C’est grâce au récent changement du mode de scrutin que Teodoro Bartuccio a décidé de se présenter ce mardi pour être président de la FFC. En effet, les futures élections donneront désormais autant de poids aux licenciés et aux clubs qu’aux comités régionaux, qui jusqu'à présent, tenaient la barre des élections. Sécurité, cyclisme amateur, haut niveau... le candidat Teodoro Bartuccio s'est confié sur ce qu'il aimerait mettre en place en tant que président de la Fédération Française de Cyclisme (FFC). Entretien.
"Le vélo est très à la mode, mais on arrive pas à surfer dessus"
Pouvez-vous vous présenter ?
"Je suis président de l'association Mon Vélo Est Une Vie, qui milite pour la sécurité de tous les usagers de la route mais en particulier les cyclistes. Je suis aussi directeur général du Paris Cycliste Olympique, club de la capitale, qui a un panel de toutes les catégories. Cela va de la division nationale une, à l'école de cyclisme."
Pourquoi candidater à la présidence de la FFC ?
"Évidemment, il y a plusieurs raisons, mais la première, c'est que je me souviens quand j'ai commencé le vélo, il y avait plein de clubs proche de chez moi, mes parents n'étaient pas du tout issus du monde du vélo, il ne savait pas ce qu'était s'inscrire dans un club de vélo, en faire en compétition... Et c'est le club qui m'a pris en charge, des bénévoles m'ont mis à disposition un vélo, et je me souviens qu'il y avait énormément de compétitions et quand je m'entraînait pareil, il y avait des pelotons qui s'entraînaient, et aujourd'hui le constat il est simple, on a une perte de licenciés. On peut la quantifier sur 8 ans où on a perdu 12 000 licenciés. Ce qui me dérange aujourd'hui, c'est que le vélo est très à la mode mais qu'on n'arrive pas à surfer sur ce qu'il se passe. J'aimerais bien retrouver le vélo d'avant, avec plus de compétitions, avec des clubs, des bénévoles... Si on adapte un nouveau modèle dans l'air du temps, je pense qu'on peut faire mieux qu'avant."
"Il faut récompenser les bénévoles"
Comment relancer le cyclisme amateur ?
"En exclusivité pour Cyclism'Actu, si l'on gagne les élections le 14 décembre, on va militer, on va rencontrer des députés, des sénateurs afin de faire une proposition de loi pour les bénévoles. Je ne peux pas vous la dévoiler aujourd'hui mais l'objectif sera de récompenser le bénévolat. Tous ces gens qui s'investissent dans les clubs et les courses, je pense qu'il faut les récompenser. Le 1er janvier après les fêtes, on rencontrera les acteurs de la vie politique française pour leur proposer une loi qui récompensera les bénévoles. L'objectif, c'est d'avoir plus de bénévoles afin de renforcer l'encadrement dans les structures et redynamiser les clubs. Quand on envoie des jeunes sur la route, on ne peut pas se permettre de faire n'importe quoi. Il faut inciter les gens à s'investir dans les associations."
La sécurité des cyclistes sera une priorité pour vous ?
"Évidemment. On a lancé le collectif Mon Vélo Est Une Vie en 2017 suite à plusieurs accidents mortels sur la route. On a tout simplement alerté le gouvernement afin de trouver très rapidement des solutions pour notre sécurité sur la route. Et depuis 2017, on le voit. Grâce à Mon Vélo Est Une Vie, depuis 2017, il y a la mesure gouvernementale pour savoir rouler dans les écoles, il y a eu des plans vélos, qui ont été faits avec de gros budgets afin de développer le vélo. Il ne faut pas oublier non plus que dans les grandes villes, il y a de plus en plus d'aménagements cyclables, c'est un gros travail qui a été fait depuis 2017."
... Donc continuer dans cette lancé une fois président ?
"Être à la tête de la fédération va nous aider pour avoir un dialogue plus fort avec les acteurs publics. Je pense qu'on pourra vraiment développer la sécurité sur la route. Il y a la sécurité pendant les compétitions et à l'entraînement. Notre terrain d'entraînement, ce sont les routes et il faut faire quelque chose. La plupart du temps, les accidents mortels sont en dehors des agglomérations. Je pense qu'on a beaucoup travaillé sur le vélo des villes mais pas sur le vélo des champs. Et le vélo des champs, c'est nous car nous sommes en dehors des agglomérations. Et c'est à nous de développer la sécurité sur ces routes pour que l'on puisse s'entraîner."
"Cyrille Guimard et Marc Madiot nous soutiennent"
Vous avez dit que l'on n'arrivait pas à surfer sur la "mode" du vélo, comment y parvenir ?
"Premièrement, pour que les clubs investissent, il faut les accompagner, et je pense qu'aujourd'hui, on ne les accompagne pas correctement. Il faut les accompagner administrativement, il faut également leur montrer quelles sont les démarches pour aller dans les écoles. Et ça, aujourd'hui, il n'y a pas assez de communications avec ces clubs. Il faut qu'on mettre en place un système à la fédération pour qu'il y ait une méthodologie très simple afin d'accompagner ces clubs. Le fait que les clubs rentrent dans les écoles développera la sécurité pour ces gamins, on va avoir des subventions supplémentaires et on va gagner des licenciés."
Cyrille Guimard et Marc Madiot vous soutiennent dans votre candidature, pouvez-vous nous en dire plus ?
"Aujourd'hui Bartuccio seul ne peut pas gagner l'élection. Mais Bartuccio soutenu par des gens qui représentent le haut niveau, Bartuccio soutenu par des gens qui représentent les organisateurs et Bartuccio soutenu par des gens qui représentent les clubs, par des gens compétents, des gens passionnés, là on peut gagner. Vous dire tous les noms des gens qui me soutiennent, je ne peux pas pour le moment mais ce sont des gens qui représentent tout le territoire français et qui représentent les clubs. Pour le haut-niveau, évidemment, on a Cyrille Guimard et Marc Madiot qui nous soutiennent mais on a aussi d'autres personnalités qui vont se découvrir au fur et à mesure. La campagne dure trois mois donc il faut y aller progressivement."
"J'ai beaucoup de respect pour Michel Callot, maintenant..."
"Vous êtes face à Michel Callot, qui sort de JO réussis, pourquoi ce timing-là ?"
"J'ai beaucoup de respect pour Michel Callot parce que c'est quelqu'un qui a essayé de s'investir au mieux par rapport à son rôle de président mais les résultats ne sont pas là. Par rapport aux Jeux olympiques, je ne pense pas qu'on peut ramener ça à la Fédération. Derrière les médailles en VTT, en BMX et sur la route, il y a un accompagnement qui a été fait par les clubs, par contre au niveau de la piste, on est passé à côté et là, c'était un accompagnement de la Fédération. Je ne remets pas en cause l'encadrement, je sais qu'ils font un excellent travail. Par contre, je pense qu'aujourd'hui on ne leur donne pas assez les moyens. Donc ça, c'est quelque chose que l'on va retravailler, on va rencontrer ces acteurs et on va voir avec eux comment on peut les accompagner."
La Fédération n'a pas joué un rôle sur les médailles ?
"Pour la route, c'est un excellent travail de Thomas Voeckler. Comme pour le BMX, c'est un excellent travail de l'encadrement mais je pense qu'il y a un manque d'accompagnement et qu'on peut faire beaucoup mieux. La France a toujours été une grande nation du vélo et notre vitrine est la piste. Il faut écouter les personnes qui représentent ce haut niveau, et aujourd'hui, je pense qu'il y a un manque d'écoute par rapport à ces personnes qui encadrent les équipes de France."
Publié le par Cyclism'Actu