Les nouvelles révélations de l'affaire Miguel Angel Lopez !
DopageNous avons enfin des nouvelles de l'affaire Miguel Angel Lopez ! Pour rappel, le Colombien est suspendu provisoirement par l'Union Cycliste Internationale (UCI) depuis le 25 juillet dernier pour "usage et possession d'une substance interdite dans les semaines précédant le Tour d’Italie 2022". Si l'affaire semblait être au point mort, de nouvelles révélations nous arrivent tout droit d'Espagne. En effet, tout semble indiquer que "Superman" a consommé de la ménotropine lors du Giro 2022. Une substance dopante interdite prescrite par le docteur Marcos Maynar et fournie directement en Hongrie, où la course a débuté, par Vicente Belda García, qui travaillait comme masseur pour l'équipe Astana Qazaqstan. C'est ce qui est confirmé par l'écoute et les témoignages, du rapport de l'UCO (Unidad Central Operativa) de la Guardia Civil auquel nos confrères de AS ont eu accès.
Miguel Angel Lopez, au départ du Tour d'Italie 2022
La justice espagnole protège Lopez
Grâce à des conversations interceptées, l'UCO prouve que ce que Maynar appelle "Testicules" en langage codé est de la ménotropine (une substance dopante utilisée pour augmenter la force bien que conçue pour les traitements de fertilité). Le médecin, qui entretenait déjà une relation avec "Superman" depuis au moins 2020, le lui a envoyé pour le Giro 2022 par l'intermédiaire de son masseur. L'administration intraveineuse de ce produit, qui a été faite le 3 ou le 4 mai (la course débutait le 6 mai), a d'ailleurs provoqué une inflammation chez le cycliste, qui a fini par abandonner lors de la 4e étape.
Cela semble, à première vue, une violation du Code Pénal espagnol, qui prévoit des peines d'emprisonnement comprises entre six mois et deux ans pour "ceux qui, sans justification thérapeutique, prescrivent, fournissent, délivrent (...) des substances ou groupes pharmacologiques interdits (...) mettent en danger leur vie ou leur santé." Cependant, il n'en a pas semblé ainsi pour le procureur chargé de l'affaire. Dans une ordonnance à laquelle AS a eu accès, ce dernier recommande actuellement le "classement" et l'archivage de l'affaire. Un choix qui pourrait ruiner des années de recherche menées par l’UCO.
Dans le rapport de la procureure Sonia Castaneda, il est considéré que les injectables de ménotropine qui auraient été fournis aux sportifs du docteur Maynard sont un médicament "légalement autorisé", qu'il n'y avait aucun danger pour la santé de l'athlète, et qu'"il n'est pas suffisamment prouvé à quel athlète ils étaient destinés et par rapport à quelle compétition spécifique, ni s'ils ont été consommés". Quelque chose qui, par rapport au cas Lopez, semble prouvé au vu des actions menées par la Guardia Civil, qui a même inspecté en février 2022 un envoi contenant quatre flacons de ménotropine destinés au cycliste, dont l'impression commerciale avait été grattée pour rendre l'identification difficile. Bref, affaire à suivre...
Publié le par Titouan LABOURIE