Gand-Wevelgem - Pedersen : «Je sentais que ça allait être une belle journée»
C’est un Mads Philipsen (Lidl-Trek) tout sourire qui s’est prêté au jeu des questions après sa magnifique victoire sur Gand-Wevelgem. Réussir à suivre Mathieu van der Poel (Alpecin Deceuninck) sur le Mont Kemmel est déjà un bel exploit en soi pour n’importe quel coureur, mais le devancer au sommet et le faire ensuite exploser dans le sprint final démontre toute la classe et le panache du Danois. L’ancien champion du monde (2019) se disait d’ailleurs ravi et soulagé "qu’il ne m’ait pas déposé sur la bosse parce ce que c’est ce qu’il fait normalement". Une magnifique performance à l’approche du Tour des Flandres qui indique qu’il pourrait peut-être y avoir un troisième homme pour arbitrer le duel tant attendu entre Mathieu Van der Poel et Wout van Aert (Visma | Lease a bike).
Vidéo - Mads Pedersen: "Une belle bagarre avec Mathieu"
Mads Pedersen plus fort que Mathieu van der Poel ! Après avoir résisté à deux au retour du peloton, le Danois a fait craquer le champion du monde au sprint pour s'offrir le 2e Gand-Wevelgem de sa carrière !#GW24 #GW
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) March 24, 2024
A suivre sur https://t.co/dHJXT3R5xhpic.twitter.com/UfR4ojGKIh
"Je ne pouvais pas savoir qu’il allait flancher et s’asseoir"
Le sprinteur semble avoir apprécié sa belle partie de manivelles avec le Néerlandais: "Oui, nous ne nous étions pas battus depuis longtemps. Nous nous battions contre le peloton et non l’un contre l’autre. Nous avons bien travaillé ensemble pendant très longtemps et je ne pouvais pas savoir qu’il allait flancher et s’asseoir (pendant le sprint)". Un sprint que le Danois a maîtrisé de bout en bout en jouant sur ses qualités et en lançant de loin. "Bien sûr, dans le dernier kilomètre, il voulait être là. C’était aussi bien pour lui si Philipsen revenait pour faire le sprint. À partir de ce moment-là, je devais faire un sprint long et ne pas le laisser me surprendre", confirme le coureur.
"Je sentais que ça allait être une belle journée... "
"Je sentais que ça allait être une belle journée et savoir si j’étais le plus fort c’était difficile à dire, nous étions un peu à la limite tous les deux. Je suis content qu’il ne m’ait pas déposé sur la bosse parce ce que c’est ce qu’il fait normalement", avoue avec amusement le vainqueur d’étapes sur les trois grands Tours qui était "content d’avoir bien géré ma course, pas seulement pour moi, mais aussi pour l’équipe". Il sera maintenant à surveiller de très près sur les monuments qui arrivent tant lui et son équipe semblent en forme et capables de dynamiter les courses à venir.
Le résumé de la course
À 60 bornes du but un quatuor composé de Mathieu van der Poel, Mads Pedersen, Laurence Pithie et Jonathan Milan ouvre la route. Le peloton pointe à environ 50 secondes. Les quatre à l'avant collaborent relativement bien, malgré quelques tentatives des deux Lidl-Trek pour piéger leurs compagnons de fuite. Le peloton se raproche à quelques dizaines de mètres dans la 2e montée du Kemmel, où Jonathan Milan finit par céder. Au sommet, à près de 50 kms de l'arrivée, c'est donc un trio qui mène le bal avec 20 secondes sur un paquet de plus en plus réduit.
La transition jusqu'au dernier passage au Kemmel, juge de paix du jour, n'est pas favorable au peloton, au sein duquel personne ne veut assumer la poursuite et plusieurs coureurs sortent même en contre, avec d'abord Hugo Page (Intermarché-Wanty) et Ben Turner (INEOS Grenadiers), puis Anthony Turgis (TotalEnergies). Se présente alors le Kemmel, et Pithie craque devant la puissance déployée par Pedersen, qui mène la danse. Le jeune Kiwi franchit le sommet avec 10 secondes de retard, les trois poursuivants se regroupant derrière à une minute. Le peloton accuse lui 1'30" de retard, alors qu'on aborde la partie plane de 35 kms qui conduit les coureurs jusqu'à Wevelgem.
Les deux hommes de tête s'entendent alors parfaitement et l'on comprend que la victoire va se jouer entre eux. Sous la banderole du dernier kilomètre, Pedersen se place en tête et lance le premier, à près de 300 mètres de l'arrivée ! Un effort long brutal auquel semble dans un premier temps pouvoir répondre MVDP, qui remonte petit à petit avant de se rasseoir juste avant la ligne, au bout de ses forces. Impressionnant de puissance, Pedersen s'offre quatre ans après son 2e Gand-Wevelgem, un succès plus que mérité au vu de sa course du jour pleine de panache et de la performance collective de son équipe. Jordi Meus vient quant à lui régler le sprint des poursuivants pour la 3e place.
🤩🤩 https://t.co/wQ6cDiUu4j
— Edward Theuns (@EdwardTheuns) March 24, 2024