Giro 2014 - Le bilan de toutes les équipes françaises
Par Antoine PLOUVIN le 02/06/2014 à 15:00
L’heure est aux bilans ! Et celui des équipes Françaises est plutôt très bon. Sur trois équipes Françaises participant au Giro, toutes ont trouvé le moyen de s’exprimer : les trois victoires de Nacer Bouhanni et le maillot rouge pour FDJ.fr, la quatrième place de Pierre Rolland pour Europcar et la cinquième place de Domenico Pozzovivo, pour AG2R, sacrée aussi meilleure équipe de ce Tour d’Italie.
FDJ.fr : Le Roi Nacer !
C’était une équipe dessinée en grande partie autour du sprint dans le but de faire entrer Nacer Bouhanni dans le club des plus grands sprinters mondiaux. Pari réussi ! Avec trois victoires d’étape et le maillot rouge, Bouhanni réalise le Giro parfait.
« Je retiendrai surtout la victoire de Bari, déclare Martial Gayant, le directeur sportif de FDJ.fr sur ce Giro. Nous étions en difficulté avec cette crevaison à moins de 15 bornes et on dit souvent que c’est dans la difficulté qu’on voit la vraie valeur des gens. Il pleuvait, ça glissait et toute l’équipe a apporté sa petite contribution pour que ça marche. Et cette victoire a été un véritable déclic pour toute l’équipe. Après ça les garçons ont réussi à se trouver tout seuls… C’est devenu d’une grande simplicité et tout le monde était très décomplexé, serein, confiant ».
« Chaque membre de l’équipe a trouvé sa place et une mission dans ce Giro. Ça fait la cohésion d’un groupe et, la cohésion, plus les victoires ont permis à chacun de se réaliser à travers le collectif. Même Arnaud Courteille ou Francis Mourey ont trouvé leur place en étant offensifs. Chaque jour, l’équipe FDJ.fr a été acteur de la course. Il y a eu les sprints, les échappées, et dans la montagne, Alexandre Geniez s’est bien débrouillé. Il finit treizième d’un Giro difficile. Même dans le chrono’, on a pu compter sur Alexandre Geniez et Francis Mourey. Chacun a trouvé confiance à travers les victoires du collectif ».
« Alex’ Geniez a beaucoup progressé mais il peut encore aller plus loin. Il est encore un peu sur sa réserve. Maintenant qu’il connaît son niveau et qu’il apprend à se connaître lui même, il doit apprendre à se décomplexer. Il est encore un peu trop en attente. Il a tout pour lui, il grimpe bien, il est bon en chrono’ et il descend bien. Il lui faut maintenant être plus offensif. C’est un message du coach à son coureur… »
AG2R – La Mondiale : La meilleure équipe
L’an passé, l’équipe Savoyarde nous surprenait avec la cinquième place du surprenant Carlos Betancur et la dixième place de Domenico Pozzovivo. Cette année, après avoir donc fait dix du dernier Giro, et six de la dernière Vuelta, Domenico Pozzovivo prend la cinquième place de ce Giro, confirmant encore sa belle progression depuis qu’il a intégré l’équipe AG2R et le World Tour. Mais l’inattendu, peut-être, de cette édition, c’est le très sympathique Alexis Vuillermoz, onzième du classement général, alors qu’il travaillait pour son leader Italien. Mais ce n’est pas tout ! AG2R – La Mondiale termine première au classement par équipe.
« Pour nous, c’est un bilan positif, déclare Vincent Lavenu, le manager. On était venu ici avec un objectif de top 5, en se disant que le podium était accessible. L’objectif est réalisé, et puis il y a le classement par équipe. C’est la première fois que nous gagnons un classement par équipe sur un grand Tour. Cela prouve la valeur de l’équipe, et ce que nous sommes capables de faire sans avoir les plus grands noms. Je retiens aussi la très bonne onzième place de Alexis Vuillermoz qui progresse très bien, et qui a été superbe. Toute l’équipe dans son ensemble a été superbe. Il n’y pas vraiment eu de point négatif. On est un peu déçu pour Matteo Montaguti, mais surtout pour lui, car il n’est pas passé loin d’une victoire mais il s’est laissé un peu emporter par ses émotions (ndlr : cinquième de la dix-septième étape arrivant en échappée à Vittorio Veneto). »
Laurent Biondi, qui a dirigé l’équipe sur l’ensemble de ce Giro complète : « A un moment donné, Domenico semblait jouer la lutte pour le podium et puis il a fallu se rendre à l’évidence, il y avait plus fort devant lui. Il a fallu revoir les objectifs à la baisse, mais nous, et Domenico, ne nous sommes absolument pas déconcentrés. C’est donc un bilan très positif ».
Deuxième du Tour du Trentin, cinquième de Liège – Bastogne – Liège, Pozzovivo avait en effet bien animé les première et deuxième semaines avec ce tempérament offensif qu’on lui connaît. C’était en effet le grand et quasiment seul animateur d’un Liège – Bastogne – Liège un peu terne. Alors, sur ce Giro, n’a-t-il pas payé les efforts consentis avant ? « Je ne pense pas, poursuit Biondi. Le Trentin est une préparation obligatoire et, même si c’est vrai qu’il n’était pas prévu à Liège et qu’il a bénéficié d’un forfait après avoir beaucoup insisté pour prendre le départ de la doyenne, je doute fortement que les efforts consentis là bas, aient une vraie influence sur le résultat de ce Giro. De plus, ce qu’il a perdu comme force à Liège, il l’avait gagné en confiance au départ du Giro. Un départ un peu stressant d’Irlande ».
Europcar : Purs attaquants !
Pour sa première participation au Giro depuis de nombreuses années, l’équipe de Jean-René Bernaudeau a donné une démonstration d’esprit d’initiative. De l’aveu même des commentateurs Italiens, Pierre Rolland a été le plus offensif de ce Giro parmi les grimpeurs. Mais ce n’est pas que lui. Tout le collectif des hommes en vert a montré qu’Europcar méritait sa place en World Tour. La quatrième place de Pierre Rolland
« C’est un bilan plus que positif. Il y a eu un moment difficile avec l’abandon de Maxime Médérel sur chute. C’est toujours triste. Il voulait repartir le lendemain, il a fait 10 kilomètres… Deux côtes cassées ! Tout le reste n’a été que du positif même s’il manque la victoire. »
« Il y a eu la deuxième place de Davide Malacarne à Sestola, la troisième place d’Angelo Tulik, la quatrième place de Pierre Rolland à Montecampione… Et la quatrième place finale de Pierre Rolland. Toute l’équipe a apporté sa pierre à l’édifice. Pierre nous avait annoncé d’entrée qu’il était en très grande forme, même s’il n’a rien dévoilé à la presse. De cette manière, il a vraiment motivé les troupes, et quand un leader marche, derrière il y a une dynamique. J’ai déjà fait des Tours de France où j’ai vu une équipe démotivée malgré ses bons éléments quand le leader ne marchait pas comme prévu. L’effet inverse est aussi vrai. »
« Nous avons su prendre des risques calculés. Même dans le Montezoncolan, nous avons tenté de distancer nos adversaires. »