Dossier - La sophrologie dans le cyclisme (1/4)
Par Alexis ROSE le 22/05/2014 à 17:30
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Cyclism'Actu, en collaboration avec Laurent Favarel, sophrologue dans le monde du sport, vous propose un dossier sur la sophrologie, définie comme une "technique de développement personnel s'intéressant à l'étude de la conscience individuelle". Bien sûr, le dossier que nous vous proposons concerne la pratique de la sophrologie dans le monde du cyclisme. Chaque soir, à 17h30, et ce de jeudi à dimanche, retrouvez sur notre site une brève sur ce sujet.
La Sophrologie dans le cyclisme : LA RESPIRATION, LA COMPÉTITION
La sophrologie a été créée en 1960, à Madrid, par Alfonso Caycedo, neuropsychiatre Colombien, pour aider à soulager les souffrances des malades. Elle s’est naturellement développée dans les milieux cliniques et thérapeutiques. Quelques années plus tard, l’utilisation de la sophrologie dans les milieux du sport de haut niveau, par Raymond Abrezol, permet d'élargir ses applications au domaine social et pédagogique.
Acquérir la "maîtrise de soi" dans une compétition passe par le corps et l'esprit. La représentation que l'on a de notre corps, de notre "schéma corporel", est primordiale. En ce sens, la méthode privilégie le travail sur la mémoire, les perceptions visuelles, les sensations, la motricité, l'équilibre et l'imagination.
L'importance de la respiration
Très souvent vue, ou considérée, comme une méthode de relaxation, les applications de la sophrologie vont bien au-delà. Il suffit de prendre le temps, de poser son attention sur sa propre respiration. De constater à quel point elle est synchrone avec notre état émotionnel. D'ailleurs pour faire baisser la tension, nous avons tous le réflexe d'allonger l'expiration.
Prenons le contre-pied de cette habitude et imaginons que nous sommes quelques minutes avant une course, un championnat ou une cyclo-sportive. La respiration peut-être utilisée pour augmenter le tonus musculaire et préparer le corps à l'effort. Il suffit pour cela, durant trois petites minutes, d'inspirer profondément et longuement pendant environ sept secondes et d'expirer énergiquement pendant trois secondes. Faites l'expérience ! Vous allez sentir la température de votre corps augmenter. Gardez les yeux ouverts avant une épreuve, il ne s'agit pas de s'endormir, bien au contraire. Durant ce temps d'exercice, votre esprit ne pense plus au résultat, car très occupé dans l'organisation du rythme et de la respiration.
L'exemple : un coureur se prépare pour un championnat, il a peu d'expérience et son manager lui donne la consigne de prendre l'échappée qui se dégagera dès les premiers kilomètres. Il va bien entendu très bien s'échauffer. Entre la fin de son échauffement et l'appel des coureurs, il maintient les bénéfices de l'échauffement en respirant de la façon suivante : il inspire longuement pendant près de sept secondes, expire plus énergiquement pendant environ trois secondes. Il renouvelle cet exercice, dans des phases statiques, autant de fois qu'il le souhaite avant le départ. Pendant que les autres perdent une partie du bénéfice de l'échauffement, il maintient son corps en température en respirant de cette façon autant de fois que c'est nécessaire.
Vous l'avez compris, c'est très intéressant pour des coureurs qui ont tendance à faire la course avant qu'elle ne soit partie. Cet exemple montre l'importance de la respiration et les applications possibles avec la préparation du corps à l'effort et la régulation de l'état émotionnel.
Sophrologie et compétition
Nous savons que dans le sport, rien ne remplace la répétition, pour être parfaitement à l'aise "avant" une compétition, faire preuve de lucidité "pendant" et bien récupérer "après". La sophrologie peut faire réaliser au compétiteur qu'il a de l'influence sur les tensions qu'il ressent dans les trois temps de l'action. Cela peut être un atout dans un sport comme le cyclisme, surtout dans des épreuves d'une semaine et plus.
L'intégration de la sophrologie à l'entraînement doit se faire progressivement. Elle ne demande pas de matériel spécifique et se pratique généralement dans des postures non couchées. En effet, la position allongée ne présente qu'un intérêt limité car tous les centres de l'attention sont au repos. La sophrologie dispose d'une grande variété de techniques, sa qualité première est qu'elle place l'athlète dans une position de confiance. Elle stimule sa responsabilité et l'encourage dans ses projets.
Propos recueillis par Alexis ROSE